dimanche 25 septembre 2016

Le Bal des Vampires.

Fiche technique :

Titre : Le Bal des Vampires (VF) ; The Fearless Vampire Killers (VO)
Réalisation : Roman Polanski.
Scénario : Gérard Brach et Roman Polanski.
Société de production : Cadre Films et Filmways Pictures
Durée : 1h08
Genre : Comédie
Sortie : 13 novembre 1967 (USA), 1er avril 1968 (France)

Avec la participation de :

Roman Polanski (Alfred), Sharon Tate (Sarah Shagal), Jack MacGowran (Professeur Abronsius), Ferdy Mayne (Comte von Krolock), Iain Quarrier (Herbert von Krolock), Alfie Bass (Yoine Shagall), Jessie Robins (Rebecca Shagall), Terry Downes (Koukol), Fiona Lewis (Magda), ...



Synopsis :

La Transylvanie. Une terre désolée et hostile où se terre tout un peuple maudit. Le professeur Abronsius et son acolyte Alfred poursuivent les vampires dans une traque sans relâche qui les mène jusqu’à une auberge éloignée de tout. Sauf du château du comte Von Krolock… 

Mon avis :

Le Bal des vampires s'intéresse à l'histoire du professeur Abronsius et de son jeune assistant, Alfred, deux chasseurs de vampires à en devenir qui se rendent dans un petit village de Transylvanie dans l'espoir de trouver la créature qu'Abronsius cherche depuis si longtemps. Sitôt arrivé au village, Abronsius constate l'abondance d'ail dans la taverne et il est persuadé d'être arrivé à bon port ! Cependant, du côté des villageois, personne n'ose avouer aux visiteurs la présence d'un vampire hantant les lieux... il sera néanmoins difficile pour eux de dissimuler l'existence de leur vampire local, surtout quand celui-ci organise un bal.

Film devenu un classique du cinéma, j'ai un certain attachement pour ce film en grosse partie du à la comédie musicale qui en a découlé plusieurs années après. Ce n'est pas, pour moi et malgré son statut de classique, un film exceptionnel. Cependant je l'apprécie en tant que film qui a servi de base à une comédie musicale que j'adore, et en tant que satire des films sur les vampires.

Autre affiche du film.
Car en effet, ce film se présente comme une satire des films sur les vampires en reprenant les clichés attendus d'un film de vampire : château lugubre, toiles d'araignées à gogo, vampires qui organisent un somptueux bal, le vieux savant un peu loufoque qui cherche à contrer le vampire local, un peu à la Van Helsing ; un vampire en Transylvanie, etc. Il y a aussi une certaine moquerie des chasseurs de vampires qui se révèlent ici un peu casse-tout et donc ridiculisés par leurs faux pas [spoiler] Le professeur Abronsius coincé dans la crypte, Alfred qui a trop peur pour oser tuer les vampires, Abronsius qui se ridiculise un peu en cherchant à mentir sur le motif de sa visite au comte vampire, Alfred en qui sommeille un petit pervers, etc [/spoiler], mais aussi une moquerie des vampires ! Car oui, même ces créatures majestueuses et sanguinaires en prennent pour leur grade ; la plupart sont loin d'être des canon de beauté, se révèlent parfois aussi ridicules que nos chasseurs de vampires, ajoutons à cela [spoiler] la façon peu élégante de Krolock de débarquer dans la salle de bain pour attaquer Sarah, son fils Herbert se présentant comme le cliché prototype du jeune éphèbe homosexuel, Chagal transformé en vampire qui n'a rien de séduisant et charismatique, la vieille vampire sourde au bal, etc [/spoiler]. C'est un humour absurde; ça peut faire sourire comme ça peut faire lever les yeux au ciel. Dans tout les cas, ce n'est pas un film à prendre au premier degré !

Pour ma part, si je ne considère pas ce film comme exceptionnel, j'aime le côté complètement barré du professeur Abronsius, le charisme de la jeune Sarah, le personnage d'Alfred, un grand dadet timide et un peu maladroit mais qui veut bien faire. Les paysages sont magnifiques, la musique souvent rythmée, les situations angoissantes sont désamorcées efficacement avec un humour burlesque (sans spoiler, j'ai beaucoup aimé la scène de course poursuite du milieu du film, un pur délice). Si le personnage de Sarah incarné par Sharon Tate reste au final assez discret, il reste qu'elle apporte un petit quelque chose d’envoûtant et sensuel qui est propre au monde des vampires !

Si le film peut s'avérer long, les choses s'accélèrent lorsque le vampire entre en jeu [spoiler] en commençant par le kidnapping de Sarah [/spoiler] et l'histoire prend une tournure plus intéressante. L'intrigue en elle-même est classique mais efficace, et sait malgré tout faire preuve de rebondissements appréciables. Il est aussi intéressant de noter que, malgré l'aspect comique du film, il présente quelques côtés dramatiques [spoiler] Le fait que l'histoire ne termine pas bien pour les héros notamment : Sarah, la fille à sauver, est devenue vampire malgré les efforts des héros et Alfred a été mordu par elle et donc transformé à son tour [/spoiler], ce qui en fait un film assez intéressant à visionner !


Quelques mots sur la comédie musicale :



Si j'ai connu le film avant la comédie musicale, c'est sous cette dernière que je suis tombée sous le charme ! Le Bal des vampires est une comédie musicale de Jim Steinman et Michael Kunze, tirée du film réalisé par Roman Polanski en 1967. Le musical a été créé le 4 octobre 1997, et mis en scène par Roman Polanski pour la première fois à Vienne. Le spectacle s'est produit ensuite en Allemagne, à Stuttgart, Hambourg et Berlin. Puis ils 'est progressivement produit à Varsovie, Budapest et Belgique. Le musical connut sa version française en 2014 mais ne fut produit qu'à Paris au théâtre Mogador et, malgré les retours enthousiastes, aucun CD ou DVD ne fut produit pour les fans français (je rage rien qu'en tapant ces mots sur le clavier).

Je n'ai jamais eu la chance de voir le musical dans sa version française, et j'ai essentiellement découvert sa version originale, Tanz der Vampire, avec des sous-titres. Si je pleurerais à jamais le fait que je n'aurais jamais la chance de voir ce spectacle, c'est avec plaisir que j'ai visionné la version originale. On retrouve la même histoire, avec quelques différences, et en plus captivante... voire même mordante ! On constate une amélioration au niveau des personnages : finie la Sarah discrète, elle devient un personnage qui s'impose sur la scène, Krolock prend ici un coup de jeune et se révèle plus complexe et charismatique que dans le film ; il se révèle plus qu'un suceur de sang. Herbert est davantage caricaturé, mais toujours un personnage plaisant et hilarant. Abronsius se transforme en un Van Helsing ne jurant que par la logique et la science, et je reste toujours autant attachée à Alfred, jeune assistant parfois maladroit, qui prend souvent peur mais fait toujours de son mieux, et qui ne manque pas de courage et de loyauté. D'autres personnages sont également plus mis en avants, chacun a sa façon de briller.

Ajoutons à cela de magnifiques costumes (je suis toujours en admiration sur les costumes du comte, et sur la robe de bal de Sarah), des décors spectaculaires (notamment le château von Krolock dans son ensemble : de la crypte à la salle de bal !), on s'y croit d'emblée ! Les chansons sont captivantes pour la plupart, un réel plaisir aux oreilles, et la mise en scène sublime et magistrale haut en couleur, et qui nous en met plein la vue (ma scène préférée restera celle du rêve d'Alfred lors de sa première nuit au château dans Carpe Noctem). C'est un véritable plaisir de regarder et écouter ce musical qui ne brille pas que par ses chansons et son ambiance, mais par son intrigue, son humour, et ses moments sentimentaux voire dramatiques. Un vrai plaisir !

Petite anecdote intéressante : une des chansons les plus célèbres et thème récurrent de la comédie musicale, Totale Finsternis (Eclipse totale) correspond à la chanson Total Eclipse of the Heart, de Bonnie Tyler !


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