dimanche 30 août 2015

Odd et les géants de glace - Neil Gaiman.


Dans un village nordique isolé, vit Odd, douze ans, un garçon à qui la chance ne sourit guère : son père n’est jamais revenu d’une expédition viking, et un arbre a écrasé sa jambe, le laissant boiteux. Cette année, l’hiver glacial ne se termine pas, rendant les villageois bougons et méfiants. Un aigle, un ours et un renard apprennent à Odd pourquoi l’hiver a envahi le pays : les géants de glace l’ont givré. Seul un garçon très spécial, malin, optimiste et à l’éternel sourire serait en mesure de ramener l’ordre chez les dieux, et la chaleur chez les hommes…



Dans un hiver qui n'en finit pas, Odd, fuyant son beau-père, décide de se réfugier dans l'ancienne cabane de son père. Sur sa route, le jeune Odd croise un ours dont la patte est coincée dans un tronc d'arbre. Bien que les ours peuvent être imprévisibles et violents, le jeune garçon décide de lui venir en aide. Au lieu de l'attaquer, l'ours décide de le suivre. Sur le chemin, ils tombent sur un aigle borgne et un renard rusé qui décident à leur tour de suivre cet étrange duo. Ils se rendent dans la cabane qui appartenait au père de Odd où ils passent la nuit. Cette fameuse nuit, Odd surprend une conversation (dispute est plutôt le mot exact) entre ses étranges camarades. Pris en flagrant délit, les animaux décident de révéler la vérité à Odd : bien qu'ils aient l'apparence d'animaux, ils ne sont pas des bêtes mais des dieux ! Et pas n'importe lesquels ! Thor, Loki et Odin, tous les trois victimes et prisonniers d'un enchantement, après une confrontation avec un géant des glaces qui est aussi la cause de l'hiver éternel. Pour les aider à retrouver leurs apparences et à chasser l'hiver éternel, Odd va devoir affronter les géants de glace. 

Cette histoire se présente donc un peu comme une sorte de quête pour aider trois dieux du panthéon nordique, et présente même quelques similitudes avec La Reine des Neiges (ne serait-ce que pour l'hiver éternel qu'il faut chasser, sauf que les géants de glace ne se mettent pas à chanter "Libéré, délivré" !). C'est un conte pour enfants, illustré, facile et rapide à lire. Rien de bien exceptionnel, mais une première approche sympathique pour faire connaître à petits (ou grands) les légendes nordiques et sur les vikings, même si j'ai eu un goût de trop peu. Je regrette que l'intrigue soit un peu trop simple, mais c'est un livre jeunesse et je ne fais plus partie du public visé, donc ceci explique cela. 

Ça reste une jolie histoire, et l'auteur a le mérite de s'être penché de près sur les Vikings et la mythologie nordique, qu'on ne retrouve que peu dans le domaine de la littérature moderne (je ne compte pas les Marvel), avec les dieux Thor, Loki, Odin, et des références comme Asgard, le marteau de Thor ou mon histoire préférée dans la mythologie nordique, celle où Thor et Loki se déguisent en femmes pour récupérer le marteau de Thor. Donc cette histoire est une bonne introduction sur ces deux sujets et nous présente un héros sympathique, Odd, à qui la vie n'a pas sourit puisqu'il a perdu son père, que son beau-père n'est que peu sympathique, et qu'il est devenu boiteux depuis qu'un arbre lui est tombé sur le pied. Il est, d'autant plus, trop petit et maigre pour faire un bon Viking, mais c'est un jeune garçon qui reste souriant, optimiste et courageux, qui refuse de se laisser abattre ou gagner par le désespoir.

Pour conclure sur ce court roman : c'est un conte plutôt mignon avec une quête, et un héros attachant. L'écriture de l'auteur est fluide et l'histoire se lit rapidement. Il ne faut pas attendre  grand chose de ce conte. Au vu des nombreux avis positifs, j'avais beaucoup d'attentes, ce qui fait que j'ai été légèrement déçue. Je mets ça aussi sur le compte que je ne fais pas partie du public visé et que j'aurais sans doute mieux apprécié ce récit plus jeune. Cependant, adapté en dessin-animé ou en petit film animé, ce récit pourrait être bien sympathique à visionner !


L'hiver, quand la neige épaisse empêchait tout voyage, le père d'Odd restait auprès de l'âtre pour s'adonner à la sculpture : il taillait dans le bois des visages, des jouets, des timbales, des bols, pendant que sa mère cousait et cuisinait et, toujours, chantait. 
Elle avait une très belle voix. 
Odd ne comprenait pas les paroles de ses chansons, mais elle les lui traduisait après les avoir chantées, et la tête du garçon s'emplissait de beaux seigneurs chevauchant leur superbe destrier, un noble faucon au poing, toujours accompagnés d'un chien fidèle trottinant à leur côté, qui allaient se fourrer dans toutes sortes d'ennuis : combattre des géants, secourir des damoiselles en détresse, libérer les opprimés de la tyrannie. 
Après la mort du père, sa mère chanta de moins en moins. 
Mais Odd souriait toujours, et cela rendait les villageois fous de rage. Il continua de sourire même après l'accident qui lui estropia la jambe droite.

Chapitre 1 - ODD.

vendredi 28 août 2015

A propos du blog...



Des fois, je ne peux pas m'empêcher de rire en voyant ce blog. Ce blog, c'est un peu comme un compagnon qui me suit depuis 2008 et depuis fin 2014, je passe mon temps à le quitter quelques mois puis à revenir, le quitter puis le retrouver plus tard. C'est vrai, je l'avoue : cette année, j'ai du mal à le tenir comme il le fallait et pour diverses raisons : c'était ma dernière année de licence et je voulais mettre le paquet, j'ai manqué de temps et de motivation pour lire, et en ce moment c'est mon prochain déménagement qui était à l'origine prévu pour l'année prochaine ; puis lorsque je fais des articles, je veux toujours faire un truc propre et organisé, et j'ai rarement eu la patience de faire des articles bien propres, bien écrits, avec des illustrations.

Mais bref, je suis revenue sur ce blog parce que je l'aime malgré tout, il me suit depuis des années, il m'a vu grandir ; c'est un témoin de mon existence, lorsque je l'ai commencé j'étais en classe de première au lycée, il m'a vu entrer à la fac, d'abord avec mes échecs en licence lettres puis repartir d'un nouveau pied avec la licence histoire, et maintenant il va me voir entrer en Master. Je suis très attachée à ce blog, j'en suis même fière dans un sens (même si je suis moins fière de mes premiers articles xD), il est hors de question que je l'abandonne ! Même lors de mes longues absences sans billets, j'ai toujours l'intention de revenir et de poster des billets.

Bref ! Tout ça pour dire que mon blocus littéraire semble s'être achevé. J'ai recommencé à lire cet été, et j'ai recommencé la parution de mes billets. Je publie peu à peu ce qui devait être publié de septembre jusque juin et je progresse (il me reste encore les billets de février et ceux de fin d'année 2014, puis mes chroniques de cet été... oui, elles seront postées tardivement – quoiqu'avec la date avec laquelle elles devaient être postées – car, comme je l'ai dit, un déménagement qui devait se faire début 2016 a commencé un peu plus tôt, donc le rangement et la mise en carton a commencé cet été et du fait que j'ai assez de mal à me faire à ce déménagement, je me force à aller dans cette maison pour du rangement et du nettoyage, pour m'y habituer), certains jours même je retrouve le plaisir d'écrire des articles et de les poster ici. Je ne sais pas si des gens ici seront assez curieux pour jeter un œil à des billets vieux de plusieurs mois, mais au moins vous savez qu'ils sont là et que d'autres sont à venir ! Je prendrais ensuite le temps de passer sur vos blogs, je suis sûre d'avoir des tas de billets en retard, je remercie d'ailleurs chaleureusement ceux qui, malgré mon hiatus, sont venus ici et ont pensé à laisser un commentaire, même si c'était juste pour dire bonjour, j'apprécie beaucoup :)

Pour l'heure, je poste petit à petit d'anciens billets et je me réhabitue à ce blog, et je vais aussi essayer de récupérer un rythme de lecture et de publication normal sur ce blog (je dis « essayer » parce que milieu septembre, je reprends la fac et je ne sais pas du tout ce que me réserve cette première année de Master, donc je ne sais pas encore si je vais être beaucoup occupée ou si j'aurais assez de temps pour moi et ce blog, s'il le faut je posterai pendant les vacances ! Hors de question que je recommence ce que je fais là !) Et... enfin voilà tout ce que j'avais à dire :)

Sur ce, à très bientôt :)

vendredi 7 août 2015

Le ver à soie (T.2) - Robert Galbraith.

Quatrième de couverture :

Quand l'écrivain Owen Quine disparaît dans la nature, sa femme décide de faire appel au détective privé Cormoran Strike. Au début, pensant qu'il est simplement parti s'isoler quelques jours comme cela lui est déjà arrivé par le passé, elle ne demande à Strike qu'une seule chose : qu'il le retrouve et le lui ramène. Mais, sitôt lancée l'enquête, Strike comprend que la disparition de Quine est bien plus inquiétante que ne le suppose sa femme.

Le romancier vient en effet d'achever un manuscrit dans lequel il dresse le portrait au vitriol de presque toutes ses connaissances. Si ce texte venait à être publié, il ruinerait des vies entières. Nombreux sont ceux qui préféreraient voir Quine réduit au silence. Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances, la course contre la montre est lancée. Pour mettre la main sur le meurtrier un tueur impitoyable, tel qu'il n'en a encore jamais rencontré dans sa carrière, Strike va devoir d'abord percer à jour ses motivations profondes.


Mon avis :

Cela fait un bon bout de temps que j'ai lu ce livre, donc j'ai oublié pas mal de choses mais je tâcherais quand même de faire une bonne chronique ! Alors, les œuvres de Robert Galbraith sont des livres que je n'aurais jamais touché et encore moins fait attention s'il n'avait pas été révélé au grand jour que Robert Galbraith est en fait une femme répondant au doux nom de JK Rowling... Mais je remercie le responsable pour sa petite bourde qui aura révélé au monde que sous ce pseudonyme se cachait la célèbre auteur d'Harry Potter car je serais passé à côté de livres fort prometteurs et intéressants ! Je ne l'aurais pas cru au départ, mais je me suis attachée à Cormoran Strike, sa jeune secrétaire Robin et les enquêtes criminelles concoctées par notre chère Jo qui ne manquent jamais de me passionner.

Dans cette nouvelle aventure, nous quittons le monde impitoyable de la mode pour entrer dans le monde tout aussi tumultueux de l'écriture ! Cormoran Strike est en effet chargé de retrouver Owen Quine, écrivain qui a tout bonnement disparu sans laissé de trace. Alors que tout laissait penser que l'écrivain est parti pour s'isoler, plus on s'enfonce dans l'enquête et plus les personnages découvrent que cette disparition est plus inquiétante qu'on ne le présageait au départ (les personnages en tout cas, les lecteurs savent très bien qu'une banale histoire de disparition, sans rebondissement, ne donne pas un roman à 739 pages). Le romancier avait en effet de publier un manuscrit, Bombyx Mori, dans lequel il règle ses comptes auprès de ses connaissances en dressant d'elles un portrait loin d'être flatteur ! Ce manuscrit polémique, s'il venait à être publié, mettrait dans l'embarras tout l'entourage de l'écrivain. De nombreuses personnes auraient intérêt à ne pas voir le texte publié et à faire disparaître l'écrivain, et l'affaire prend une tournure plus macabre et inquiétante lorsque l'écrivain est retrouvé...

Prenante et sordide. Ce sont les mots qui me viennent à l'esprit en me remémorant l'affaire Bombyx Mori. Cette enquête me fascina et m'intrigua plus que celle de L'Appel du Coucou, peut-être parce que je préfère le monde de l'écriture à celui de la mode, ou que je préfère mes enquêtes policières sombres ? Car il faut savoir que le contexte de l'enquête est malsain, voire assez gore (je pense notamment au moment où l'on retrouve le corps de l'écrivain dans des circonstances... peu appétissantes, et non ce n'est pas spoiler car les éditions Grasset l'ont fait dans la quatrième de couverture !). Attention aux âmes sensibles donc, car il y a des détails qui peuvent choquer ou dégoûter à la lecture, y compris des extraits du fameux roman d'Owen Quines ! N'allez pourtant pas croire que j'aime quand c'est gore, juste que j'ai trouvé cette enquête plus sombre que la précédente et plus prenante, et qu'il me tardait de découvrir pourquoi (Bombyx Mori bien-sûr, mais quoi d'autre ?), comment et qui pouvait être aussi dérangé et acharné pour commettre de telles choses. Et Jo nous mène bien par le bout du nez entre fausses pistes et informations données au compte goûte... assez pour qu'on se fasse une idée mais peu à la fois pour que le grand final nous soit véritablement dévoilé le moment venu ! Il faut donc, comme pour chaque enquête de notre bon vieux Strike, aimer les policiers avec minuties, ne pas être pressé car nous avons le suspense jusqu'au bout (et surtout que Cormoran opère un peu "à l'ancienne" dans le sens où ce n'est pas Les Experts Ajouter-Un-Nom-de-Ville-Américaine, NCIS ou autres séries policières où les protagonistes utilisent la technologie pour avoir des indices, dans les enquêtes concoctées par Jo, ce qui compte surtout est le sens de la déduction et les capacités d'analyse) !

Cormoran et Robin
[ Source ]


Les tracas et aventures personnels des personnages principaux apportent cependant un côté léger au roman, et contrebalancent un peu le côté sombre et sordide de l'enquête. Robin est de plus en plus mise en avant, elle prend plus d'assurance et d'importance dans cette histoire, ce qui m'a beaucoup plu. Elle veut montrer qu'elle n'est pas que la secrétaire et qu'elle veut participer à l'action ! Nous assistons également au développement de la relation entre Robin et Cormoran, qui me fait me poser des questions (une romance, ou du moins des sentiments naissants chez l'un ou l'autre, ou les deux, ou simplement un lien platonique qui grandit et se renforce ? Résoudre des enquêtes ensemble et tomber sur des cadavres, peut-être qu'il n'y a rien de tel pour renforcer les liens !). En bref, leur relation ne cesse de s'étoffer et si pour le moment, nous voyons entre eux une complicité professionnelle et une amitié sincère qui grandit au fur et à mesure des jours et des épreuves, il y aura toujours en moi un gros point d'interrogation sur la nature de leur relation et surtout de la façon dont elle va évoluer (il y a une différence d'âge entre Cormoran et Robin, mais ce n'est pas ça qui a déjà empêché JKR par le passé, il suffit de voir Remus et Tonks dans Harry Potter qui ont au moins une dizaine d'années de différence !)

Ce roman ouvre aussi la porte dans l'intimité de Cormoran en introduisant sa famille, ses tracas sentimentaux avec une ex qu'il aime toujours et va se marier mais qui reprend contact avec lui, notamment. Ce roman est donc aussi une occasion pour nous de mieux découvrir ses personnages et notamment les principaux. Jo excelle dans la psychologie de ses personnages, elle leur donne beaucoup de profondeur. Le personnages bien décrits et la psychologie bien détaillée, même les personnages secondaires ou tertiaire peuvent devenir attachant, je pense notamment à la jeune Nina qui ne trouve qu'il n'y a rien de plus excitant que les détectives ronchons et de connaître les détails les plus intéressants dans une enquête criminelle.

Ce livre nous offre également une plongée dans le monde fermé et mystérieux de l'écriture, de l'édition et des cercles littéraires, en nous présentant une image peu reluisante de ce monde qui est parfois caricaturé par l'auteur au vu de certains clichés : les auteurs frustrés et avides de gloire, les auteurs à succès, les éditeurs scrupuleux, ... un monde que JKR connaît bien, mais que j'espère rendu dur et cynique pour les besoins du roman !

Extrait :

« Vous êtes Cormoran Strike ? Demanda la voix d'une jeune fille de bonne famille, à neuf heures moins vingt le lendemain matin.
- En effet.
- Je suis Nina. Nina Lascelles. Dominic m'a donné votre numéro.
- Ah oui. »
Strike se tenait torse nu devant le petit miroir qu'il suspendait généralement près de l'évier de la cuisine, la salle de bains étant trop sombre et exiguë pour qu'il s'y rase. D'un geste de l'avant-bras, il essuya la mousse autour de sa bouche avant de poursuivre :
« Vous a-t-il expliqué de quoi il s'agit, Nina ?
- Oui, vous voulez infiltrer la fête d'anniversaire de Roper Chard.
- « Infiltrer » … le terme est un peu fort.
- Mais il rend la chose beaucoup plus excitante.
- Je vous l'accorde, dit-il en souriant. J'en conclus que vous êtes partante ?
- Plutôt deux fois qu'une. Trop marrant. Puis-je vous demander pourquoi vous voulez les espionner ?
- Encore un mot excessif...
- Cessez de gâcher mon plaisir. Je crois que j'ai deviné.
- Dites toujours », fit Strike en sirotant son thé, les yeux tournés vers la fenêtre. Après une fugace apparition du soleil, le brouillard était revenu.
« Bombyx Mori. J'ai raison ? J'ai raison, n'est-ce pas ? Dites !
- Oui. »
Nina poussa un petit cri de ravissement.

11.