mardi 27 novembre 2012

Top Ten Tuesday : Les 10 habitudes littéraires que vous avez.



Je reprends le Top Ten Tuesday, mais les derniers thèmes ne m'inspirant guère, j'ai pioché parmi les vieux thèmes. Je crois d'ailleurs que celui-ci était le tout premier, datant du 22 novembre 2011. Le Top Ten Tuesday fête son anniversaire ! Un an, déjà...



Et voici le rappel habituel : Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top ten selon un thème littéraire défini. Ce rendez-vous a été initialement crée par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani. Voici le thème que j'ai décidé de reprendre :


Les 10 manies, habitudes littéraires que vous avez.


1. J'emporte toujours, toujours un livre avec moi. Dans mon sac, mon cartable ou une de mes poches. Parfois j'en emprunte deux si jamais le premier est plutôt court ou que je l'ai presque terminé. Peu importe où je vais, j'emmène toujours un livre avec moi, ça peut toujours servir, si jamais je dois attendre à la gare, dans une salle d'attente ou que je m'ennuie.
 
2. J'ai toujours une liste des livres qui me font envie quand je vais acheter dans un magasin ou emprunter à la médiathèque. Je suis parfois lasse d'errer dans les rayons en ayant oublié le titre d'un livre ou le nom d'un auteur d'un ouvrage que j'ai envie d'acheter ou emprunter. Donc j'écris une liste des livres qui me font envie, ainsi je sais déjà quoi emporter et je n'embête pas le personnel (sauf si le livre a déjà été emprunté ou que le livre n'est pas en rayon)
 
3. Je lis partout (ou presque). Dans le train, à la bibliothèque, à la fac, chez moi, dans le jardin, dans mon bain, à la gare, au cinéma en attendant le film... je lis partout ! ... ou presque, je ne lis jamais aux toilettes, et encore moins en voiture, au boût d'un moment j'ai la migraine ou la nausée.
 
4. J'essaye toujours de lire le livre avant de voir le film. Des fois c'est le cas, des fois je découvre le film et m'aperçois que ça reprend une oeuvre littéraire, un peu comme Dracula ou Les Liaisons Dangereuses, ainsi quand j'ai décidé de lire Dracula après avoir vu le film, j'ai cherché (en vain) une romance Mina/Dracula puis je me suis aperçue que c'était une des libertés prises par les réalisateurs du film. Si certaines adaptations sont le plus fidèles possible au livre, d'autres se permettent des libertés et ne rendent pas toujours justice au livre qui reste toujours meilleur face au film qui l'adapte et découvrir le film avant peut gâcher la lecture du livre parfois, alors quand je peux, je lis le livre avant, je pourrais toujours, par la suite, découvrir le film par pure curiosité.
 
5. Je compte les pages, parfois. Pas parce que je suis une lectrice indigne qui a hâte d'arriver à la fin du livre, même quand j'aime le livre, je le fais car parfois je peux avoir envie de savoir combien de pages me reste-t-il avant le prochain chapitre, ai-je le temps de terminer ce chapitre et d'en entamer un autre ou est-ce que je m'arrête à ce chapitre. Si j'ai encore le temps, je peux lire beaucoup de page, si mon temps est limité (cours à la fac, quand le train arrive en gare...) j'en lis moins.
 
6. Quelques fois, j'adapte ma musique en fonction de ce que je lis. Je peux avoir l'envie soudaine d'écouter une musique rapide, rythmée quand je lis une scène d'action ; une musique triste et/ou douce quand je lis un passage triste, émouvant ; ou lire une musique grave pour les scènes pleines de tensions, ou une musique joyeuse pour les scènes... enfin, vous avez compris où je veux en venir. Je peux parfois écouter une musique dont les paroles (la totalité ou quelques passages) collent bien au roman ou à un chapitre. par exemple, je trouve que les chansons de Mylène Farmer collent plutôt bien à La Chronique des Vampires.
 
7. Je me fais toujours une image précise des personnages fictifs dans ma tête. D'une certaine façon, ils ressemblent toujours à quelque chose dans ma tête, j'arrive bien à me les imaginer, sans reprendre la tête des acteurs jouant ces personnages si le livre est adapté (même si personnellement, le Lestat d'Anne Rice aura toujours quelques airs de ressemblance avec le Lestat joué par Tom Cruise. Idem pour Dumbledore, pour moi il ressemblera toujours à Richard Harris). J'aime me faire une idée physique des personnages.
 
8. A chaque fois que je termine un livre, je ressens le besoin d'écrire un compte rendu de cette lecture, d'inscrire mon avis personnel. Ma famille et ceux que je fréquente pratiquement tous les jours ne sont pas de grands lecteurs, autant dire qu'ils ne lisent pas beaucoup donc je n'ai personne à qui parler de mes lectures, mes personnages préférés ou mes auteurs fétiches. J'ai d'abord rempli deux petits carnets faisant un compte rendu de mes lectures, ensuite un grand cahier et après le blog. Depuis, entretenir ce blog littéraire et poster mes avis sur mes lectures sont devenu une habitude, je ne peux pas faire sans, je ne m'en lasse pas encore.
 
9. Je préfère me procurer des livres de poche. C'est facile à manier, on peut l'emporter partout, il est pas lourd, c'est moins cher. Bon, il y a des fois où la version poche d'un livre n'existe pas et je dois me contenter d'un grand livre et parfois, quand c'est un pavé, la façon dont certains éditeurs impriment font que pour tourner les pages, quand on arrive au milieu ou à la fin, on doit écarteler le pauvre bouquin et la tranche est cassée, abîmée. Ce problème est moins fréquent avec les poches.
 
10. Je mets toujours un marque page dans le livre que j'emporte. Parce que j'ai une mémoire de poisson rouge et que je suis incapable de me rappeller à quelle page je me suis arrêtée. Je ne prend jamais un marque page qui soit plus grand que le livre lui-même et des fois, quand j'ai terminé le livre, soit je laisse le marque page dans le livre, soit je le range avec les autres dans mon enveloppe à marques-pages.
 
Et voilà pour aujourd'hui, à la prochaine !

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Récapitulatif de mes participations au Top Ten Tuesday :
 


jeudi 22 novembre 2012

Les chansons du Séraphin (T.1) L'heure de l'ange - Anne Rice.

Lucky, Toby, ou encore Tommy... son nom importe peu. L'important, c'est sa discrétion, son professionnalisme, sa compétence à exécuter froidement les cibles qu'on lui désigne. Mais, lorsque le mystérieux Malchiah l'aborde, Lucky est ébranlé.  Ce Malchiah sait tout de lui, dispose de pouvoirs stupéfiants, et prétend être son ange gardien. Il lui offre de racheter ses crimes, en sauvant des vies plutôt que de les prendre, et lui propose un bien étrange marché... 

Voilà Lucky propulsé au Moyen Âge, où il est chargé d'aider une famille juive accusée de meurtres rituels. Est-ce une chance, un rêve... ou un cauchemar ?



L'heure de l'ange me faisait envie depuis pas mal de temps. En tant que fan d’Anne Rice, je ne pouvais pas passer à côté et j’étais curieuse de découvrir ses autres romans, en dehors de ses célèbres vampires. J’ai donc jeté mon dévolu sur le premier tome de sa nouvelle série Les chansons du Séraphin, non sans hésitation car elle ne fait pas l’unanimité parmi les fans de l’auteure.


Nous suivons notre personnage principal, un assassin professionnel connu sous le nom Lucky le Renard. Insaisissable, il est méticuleux dans son travail et ne manque pas de sang froid. On découvre pourtant au fil des pages un jeune homme tourmenté, perdu dans sa vie, en conflit avec lui-même. Alors qu’il vient de commettre un meurtre, sous les ordres de son patron, il est découvert par un homme qui le supplie de venir avec lui et qui semble tout connaître de lui. Cette personne se révèle à lui sous le nom de Malchiah et lui annonce être un ange venu pour l’aider. Il lui propose de changer de vie et de travailler pour lui en sauvant des vies au lieu de les enlever, et ainsi se repentir de ses péchés.


Anne Rice consacre ensuite une partie de son roman à nous narrer la vie de son personnage principal pour nous aider à mieux le connaître et comprendre comment il est devenu ce qu’il est. Comment, avant tout cela, il était Toby O’Dare, natif de la Nouvelle-Orléans, dont le désir était de devenir musicien et de sauver sa petite famille en détresse. Dans une autre partie, nous suivons Toby qui remonte le temps, avec l’aide de Malchiah, pour accomplir sa mission, celle d’aider une famille juive, accusée d’infanticide, dans l’Angleterre du XIIIe siècle.


En lisant le roman, je peux comprendre les nombreuses critiques négatives ou mitigées. Nous sommes loin de ce à quoi Anne Rice nous a habitués, loin du charme de ses vampires. Ce n’est clairement pas son meilleur livre. Pourtant, j’ai beaucoup aimé ce roman, et j’y repense encore, des semaines après ma lecture. L’histoire et les personnages sont restés gravés en moi.


J’ai beaucoup aimé notre personnage principal, Toby O'Dare, jeune homme abîmé par la vie et qui met fin à celle des autres avec un sang froid, une efficacité et une impartialité à faire glacer le sang. Dépourvu d’attaches, il est en pleine errance et ne trouve d’autre accroche que son travail et son patron qui l’a recueilli des années de cela. C’est une âme tourmentée mais qui aime ce qui est beau dans le monde comme l’art et la musique (chose que l’on retrouve dans les romans d’Anne Rice). Outre son travail peu conventionnel, Toby aime jouer du luth, se passionne pour l’Histoire, a eu une éducation religieuse il y a des années mais a perdu la foi suite à un bouleversement dans sa vie. Bref, notre Toby est un tueur à gage peu ordinaire mais plutôt attachant. Il faut avouer que les tueurs à gage qui jouent le luth et se passionnent d’architecture, àa ne courre pas les rues et il est difficile de rester de marbre après tout ce qu'il a vécu. J'ai trouvé ce personnage bien travaillé, il a un vécu qui le rend humain et attachant, on peut comprendre comment il en est arrivé à être ce qu'il est. Malgré le fait qu’il soit un assassin professionnel, il a des sursauts d'humanités très touchants.


J’ai également beaucoup aimé Malchiah, Séraphin de son état, qui veut faire de Toby son instrument humain pour l’aider à accomplir des missions. J’ai aimé son introduction dans le roman, comment il fait face à Toby, comment il tente de l’approcher et lui faire part de la raison de sa présence, comment il tente de le faire adhérer à sa cause. C’est un personnage intéressant, peut-être pas assez exploité. On est néanmoins attiré par lui par sa nature d'Ange qui offre une seconde chance, par son évidente affection pour Toby, sa patience, sa chaleur… J’ai hâte d’en apprendre plus sur lui, ce qu’il fait, ce qu’il est et comment va s’approfondir sa relation avec son jeune protégé.


Il y a d’autres personnages, plus secondaires, qui restent sympathiques (je pense surtout à l’Homme Juste, le patron de Toby) mais Toby et Malchiah sont vraiment ceux qui se démarquent. Cela dit, si j’avais un grief à partager à propos d’eux, c’est que je trouve que Toby accepte un peu trop vite la proposition de Malchiah alors qu’il avait bien du mal à le croire au départ (ce qui est bien compréhensible) [spoiler] j’aurais cru qu'il aurait fallu plus que Malchiah racontant la vie de Toby de A à Z pour que celui-ci le croie enfin et accepte son offre... j'aurais cru encore plus de résistance et de doutes de sa part... [/spoiler]


Même si ce roman n’a pas la même saveur que ceux sur ses vampires, on retrouve l’écriture riche d’Anne Rice, ses belles descriptions (surtout lorsqu’elles concernent l'art ou l'architecture), mais aussi sa façon d’écrire la psychologie de ses personnages. C'est son point fort, elle sait nous montrer les lieux et l'ambiance qui y règne et les émotions de ses personnages. Toutefois, j’ai trouvé ses descriptions un peu moins riches par rapport à ce qu’elle nous a déjà habitué. J’aurais aimé mieux m’imprégner dans ce Moyen-Âge dans lequel elle nous fait voyager, voir un peu plus ses richesses, sa culture, ses mœurs, mais elle ne nous laisse pas sur notre faim pour autant. Anne Rice évoque les communautés juives et chrétiennes de l'époque, les fêtes de noël, les universités médiévales et religieuses, les martyrs juifs du Moyen-Âge, la haine et les persécutions subies…



Ce roman n’est pas dénué de bons points et de potentiel. Pourtant, il a moins su trouver son public par rapport aux autres écrits de l’auteure. Je pense que c’est dû au fait que le style d’Anne Rice n’est pas le même, c’est un vrai virage dans la vie de l’auteure et ses fans habituels auront du mal à s’y retrouver. Le roman est aussi trop court, l’histoire aurait gagné à être plus développée. Elle a beaucoup de potentiel mais je sens que celui-ci n’a pas été exploité à son maximum, j’aurais voulu plus d’action et de rythme, surtout pendant la mission de Toby au Moyen-Âge.



Enfin, l’aspect principal qui a fait que les lecteurs d’Anne Rice ont beaucoup moins accroché est la religion. Ce livre se présente en effet comme une sorte de thriller religieux et effectivement la religion a une place importante dans ce roman. C’est pour racheter ses péchés que Toby suit Malchiah, c’est pour servir Malchiah mais aussi Dieu, et globalement Toby retourne peu à peu à ses croyances d’antan en retrouvant sa foi en Dieu… comme Anne Rice, donc, car ce roman a été écrit quand l’auteure a eu un regain de foi. Ce roman ne fait pas pour autant l’apologie des religions (qu’il s’agisse du judaïsme ou du christianisme) et Anne Rice nous rappelle bien que chaque religion a sa part d’ombre. Elle n’édulcore rien, toutefois je ne peux pas nier la place laissée à la foi dans ce roman. Si la religion n’est pas votre tasse de thé, ce roman n’est peut-être pas pour vous.



C’est un roman avec beaucoup de potentiel, sans doute pas assez exploité à mon goût, d’autant que ce roman est trop court, mais il y a plein de bonnes idées ! J’ai beaucoup aimé les personnages principaux, le concept qui est de faire voyager Toby dans le passé pour venir en aide à des familles juives, mais aussi le potentiel de notre duo entre Toby et Malchiah. J’ai aussi beaucoup aimé la vision des Anges de l’auteure, qui se rapproche plus de la mienne, car je suis frustrée de ne trouver que des romans nous présentant une romance entre un ange et une humaine lorsque je cherche des romans sur les anges. Donc, merci Anne Rice ! J’espère qu’elle abordera plus le thème des anges dans le second tome car je suis restée sur ma faim. En bref, malgré mes griefs sur ce roman, ce fut vraiment une belle découverte et il me tarde de lire le prochain tome !





- à gauche, la couverture VO ; à droite, la couverture VF pour les éditions J'ai Lu
Autant dire que je préfère la couverture VO et celle VF des éditions Michel Lafon, que je trouve belles et sobres. 
Autant pour celle de "J'ai Lu", j'ai du mal à voir le rapport d'une femme ailée lorsque Malchiah, 
le seul ange qu'on rencontre dans ce tome, a pris la forme d'un homme,... -


Voici ce qui était réel pour moi : je ne savais pas si c'était ou non arrivé. Si c'était un rêve ou si quelqu'un avait concocté cette histoire pour me mettre au pied du mur. Je savais seulement que j'étais totalement transformé et que je ferais n'importe quoi, vraiment n'importe quoi pour revoir Malchiah, entendre sa voix ou simplement le regarder dans les yeux. Je voulais seulement avoir la confirmation que cela avait été bien réel, ou perdre cette certitude qui me rendait fou.

Chapitre XVI. Le jour et l'heure.

vendredi 16 novembre 2012

A comme association (T.3) L'étoffe fragile du monde - Erik L'Homme.


Articles connexes :

- A comme association (T.1) La pâle lumière des ténèbres.
- A comme association (T.2) Les limites obscures de la magie.



Emprunt par Matilda.








Quatrième de couverture :

Prénom : Jasper  ;  Âge : 15 ans.
Description : grand, maigre, peau blafarde et yeux charbon.
Profession : Agent stagiaire à l'Association et lycéen (à ses heures perdues)
Signes particuliers : pratique la magie et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval.
Aime : les mauvais jeux de mots, Donjons et Dragons, l'Agent stagiaire Ombe.
Mission : faire ami-ami avec Erglug le troll et sauver la vie de l'Agent Ombe.



Mon avis :

A comme Association me manquait, la magie me manquait, l'humour de Jasper me manquait, l'univers me manquait, l'écriture d'Erik L'Homme me manquait et j'avais désespérément envie de lire un roman jeunesse pas prise de tête, divertissant et court. Ce tome a sû remplir ses fonctions, je dirais même : c'est trop court ! Quelques heures à peine pour dévorer ce roman, je n'ai pas eu ma dose, je crois même que je lirais prochainement le tome quatre... car ces tomes se dévorent facilement et très rapidement ! On voit venir la fin avec regret et pourtant, on est avide de tourner les âges pour connaître la suite...


Dans ce troisième tome, nous retrouvons Jasper ! Peu après un concert de son groupe de rock médiéval, il passe un coup de téléphone à Ombe et croit comprendre qu'elle a des ennuis. Preux chevalier et malade d'inquiètude, il file vers le lieu où le portable de Ombe est détecté. Dans un lieu sombre, il remarque des traces de luttes et le casque de moto d'Ombe mais ce ne sont pas les seules choses qu'il trouve car il se retrouve nez-à-nez avec un troll très philosophe qui dit avoir rencontré son amie. Remarquant qu'il est l'esclave involontaire d'un sorcier, Jasper propose un marché au troll : il le liberera de l'emprise du sorcier s'il l'aide à retrouver Ombe. Jasper et Erglug, le troll, se mettent donc en route...


Je vais commencer avec le point frustrant et le seul négatif que j'ai pu trouver : c'est trop court, damnit ! On a à peine le temps de développer un épisode que c'est déjà la fin ! Il faut dire que l'auteur ne perd pas de temps, l'intrigue est rapidement mise en place et Jasper tombe bien vite dans les ennuis mais je le répète : c'est vraiment le seul point négatif que je peux trouver à la série car j'aime beaucoup ces histoires. La plume de Erik L'Homme est dynamique, aérée... surtout grâce au personnage de Jasper, toujours aussi vif, amusant, espiègle et affronté qu'au premier tome ! J'aime toujours autant ce personnage, il sait rendre ses aventures divertissantes, son humour est toujours aussi mauvais (parfois) et irrésistible (d'ailleurs, je me suis souvent dit que je devais avoir l'air bizarre à sourire toute seule comme une idiote dans le train pendant ma lecture) et ici, il a un peu plus de profondeur, on peut voir qu'il a quand même mal au coeur de ne jamais voir ses parents, de ne pas pouvoir fêter noël avec eux, de ne pas avoir de parents qui s'inquiètent et sont collants.


Pour le côté fantastique, on ne frise pas l'originalité car les auteurs contemporains reprennent ce genre et à toutes les sauces ; la magie qu'utilise Jasper, on la connaît déjà si on connaît Charmed et qu'on y rajoute une pointe d'alchimie et de Dame Nature ; une association qui lutte contre les forces obscures et éliminent les criminels surnaturels aussi, si on a déjà vu Supernatural ou autre mais on sent quand même chez les auteurs une pointe d'innovation et de recherches, et franchement, cette série jeunesse fonctionne : elle est drôle, divertissante, parfois même émouvante et si les histoires sont courtes, on entre bien vite dans le vif du sujet et le récit est riche en rebondissements ! Et les tomes, bien qu'alternant entre Jasper et Ombe, finissent par se rejoindre au niveau de l'histoire. Exemple : on revoit Erglug, le troll philosophe qu'a rencontré Ombe dans le tome deux, ainsi que le mauvais sorcier Siyah qui donne ici bien du fil à retordre à Jasper et Erglug...


D'ailleurs, en parlant du sorcier, je ne peux m'empêcher de me demander si on va le revoir. Il n'a pas été totalement vaincu par Jasper et l'Association semble bien alerte quand Jasper leur parle de ce sorcier apparemment supposé être mort depuis belle lurette. Siyah est bien parti pour être une menace, va-t-on le retrouver par la suite, qui est-il vraiment et quelles sont ses motivations ? J'espère que les tomes suivants nous le révèleront... en attendant, Jasper, tel un preux chevalier, file au secours d'une gente demoiselle et s'en va combattre l'infâme... vocabulaire médiéval puisque Jasper et Erglug se retrouveront, bien à leur insu, propulsés en pleine époque médiévale ! Et ils devront survivre à trois épreuves pour espérer s'en sortir. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé les trois épreuves qui m'ont rappellé une partie de l'oeuvre Gylfaginning, le récit avec Útgarða-Loki où, dans la mythologie nordique, Thor (dieu du tonnerre), Loki (dieu de la malice) et Thjálfi, un fils de paysan, durent subir trois épreuves qu'ils auraient du gagner mais qui se sont retrouvés face à des adversaires peu communs. Je ne dirais pas qui car je risque de spoiler le tome mais j'ai bien aimé la référence à ce récit mythologique !


Ce tome soulève également quelques questions (sur Siyah et la magie-soudainement-un- peu-trop-puissante de Jasper), l'humour reste présent que ce soit dans la narration ou les paroles d'un ou de personnages, rien que le duo Jasper/Erglug donne lieu à des scènes et réparties, joutes verbales plutôt comiques... et philosophiques ! J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les trolls (notamment quand Jasper prend des notes sur ce peuple, sur leurs moeurs, croyances, comment ils sont, ce qu'ils mangent, leurs fêtes, leurs ennemis : le magicien et la bière, surtout celle-ci qui met plus de trolls au tapis qu'un magicien tout puissant !) et savoir qu'Erglug était le seul de son espèce à philosopher et citer des philosophes ! Mais Jasper est plus réfléchi ici, il fait preuve de davantage de réflexions et de talents dans le domaine de la magie, il s'interroge sur ses relations avec les autres et sur les filles...


En résumé : un bon tome, divertissant, drôle, intriguant avec un héros encore plus attachant, une écriture dynamique et une histoire qui promet une suite prometteuse !






Photographie avec (de gauche à droite) Pierre Bottero et Erik L'Homme.


Extrait :


J'ai demandé à Erglug pourquoi les quelques trolls qui se piquent de philosophie citent essentiellement les penseurs humains. N'existe-t-il pas de philosophes trolls, hormis l'abscons et incompréhensible Hiéronymus Vekling barb Loreleï ?

Erglug m'a répondu qu'il connaissait intimement un brillant philosophe troll qui écrirait volontiers un livre si son temps n'était pas bouffé par les questions d'un jeune mage scribouillard.

Je lui ai dit que je n'embêterais plus ce brillant philosophe troll si sa soeur était là et il a essayé de me frapper. Heureusement, neuf litres de prédation mousseuse sont venus à mon secours. Erglug s'est lamentablement étalé par terre en grognant une citation du brillant philosophe troll auquel il venait de faire allusion : "Si tu touches à ma soeur, je casse ta gueule de jeune mage hormonalement perturbé !"

Finalement, c'est peut-être mieux qu'il n'écrive pas de livre et que Hiéronymus Vekling barb Loreleï reste le seul de son espèce...


(N/A : Extrait de Notes sur les trolls - vie et moeurs - par Jasper, Agent stagiaire.)


10.

jeudi 8 novembre 2012

Les Catilinaires - Amélie Nothomb.



La solitude à deux, tel était le rêve d'Emile et de Juliette.

Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre. 

Etrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. 

Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde...






J'ai rarement lu un livre aussi bizarre, et pourtant, ce n'est pas le premier Amélie Nothomb que je lis. C’est même justement son style particulier qui m’attire. Toutefois, j'avoue que ce titre-là m'a paru plus bizarre que les autres, je n'ai même pas tout compris et j'ai encore des questions sans réponses !


Émile et Juliette sont un vieux couple de retraités qui se connaissent depuis l'enfance. Ils ont tout fait ensemble, tout partagé et aujourd'hui, Émile goûte à la retraite et décide de s'isoler du monde : lui et sa femme iront s'installer dans le calme, en pleine campagne. Et justement, ils ont trouvé la Maison, celle qui sera leur dernière demeure finale, une maison si parfaite qu’Émile en aurait rêvé durant ses années de professeur. C'est un vrai petit nid douillet, sans radio, sans télévision, avec juste ce qu'il faut comme confort pour que le vieux couple finisse ses jours heureux, dans le calme et la solitude de la campagne. Mais ce n'est pas tout à fait le Paradis sur Terre lorsque leur seul et unique voisin, un certain Monsieur Palamède Bernadin, décide de s'incruster chez eux tous les jours, pendant deux heures. Il aurait juste pu être un emmerdeur de première, un sans gêne venu faire la conversation tous les jours pendant deux longues heures mais voilà, le hic est que Monsieur Bernadin ne parle pas, hormis deux ou trois mots et se contente tout simplement de rester ainsi à ne rien faire, juste à attendre puis boire son café. Un comportement qui ne tarde pas à mettre les nerfs d’Émile à vif...


On a tous, je pense, déjà eu des voisins insupportables, qui aimaient s'incruster ou bien faire du bruit à des heures inimaginables. Mais ce Palamède Bernadin ne fait pas parti de ce genre de voisin. On ne sait pas vraiment à quoi il pense, toujours est-il qu'il vient, et ce dès le premier jour, s'incruster chez ses voisins, sans piper mot, à s'installer et rester assis sans rien faire, rien dire, juste à boire une tasse de café. Le premier jour, Émile et Juliette pensent qu'il s'agit d'un voisin qui vient se présenter aux nouveaux voisins et leur souhaiter la bienvenue. Que nenni ! Bernadin n'est pas un grand bavard et face à ce silence assourdissant, Émile tente de faire la conversation, lui pose quelques questions sur sa vie, lui parle de la pluie et du beau temps, pensant que Bernadin fait son timide... mais Palamède n'est pas timide, juste peu bavard. Émile parvient juste à lui tirer quelques brèves réponses lorsqu'il lui pose des questions sur sa vie. Ainsi on apprend qu'il est marié, qu'il est médecin mais que peu de personnes tombent malades, si bien qu'il donne l'impression de ne pas travailler. Et le pire est qu'il semble montrer un certain agacement face aux questions de Émile.


Émile se tait donc, mais ça ne fait qu'aggraver les choses car Palamède considère comme un crime le fait que ses voisins ne lui offrent ni son café, ni leur conversation. Ce voisin qui parle peu et ne fait rien se sent insulté si ses voisins ne lui parlent pas. Mais Émile a l'impression de parler dans le vide et très vite, il devient obsédé par son voisin, redoutant à la fois ses visites et se questionnant sur ses motivations et sa vie, et ce qu'il va découvrir risque de fort le surprendre ! J'ai trouvé les personnages bien caractérisés, plus particulièrement Émile et le voisin car le roman est majoritairement focalisé sur leur relations, les visites de Palamède et les analyses et déductions qu'en tire Émile.


Ce roman était moins rythmé que les autres de l'auteur que j'ai lu, moins haletant aussi. Il fait sombrer le lecteur dans le quotidien d'un vieux couple de retraité qui vit l'enfer à cause des visites de leur voisin, on suit les monologues et analyses d’Émile sur le dit-voisin et sur ses solutions vaines de faire fuir ce parasite quotidien. Peu à peu, l'angoisse et la colère d’Émile s'élèvent alors qu'il tente de se révolter contre le voisin puis d'essayer de comprendre les raisons de ses visites et pourquoi de 16h à 18h plus particulièrement. Fuit-il quelque chose chez lui ? Ou aime-t-il juste irriter les gens ? Pourquoi cet homme semble s'intéresser à rien, aimer rien, cet homme semble subir sa vie plus qu'il n'est en train de la vivre. Il n'a aucun goût de la vie, comme il n'a aucun goût à venir envahir ses voisins.


Le dégoût s'installe lorsque nous faisons la connaissance de l'épouse du voisin, épouse que le voisin lui-même semble subir, qu'il ne semble pas aimer, qui est plus une charge que sa tendre femme car... j'ai mal compris mais il me semble que c'est une handicapée mentale et assez déformée physiquement. Le dégoût et le malaise s'installent peu à peu, c'est comme un huis clos dans le cadre idyllique de la petite campagne dans lequel on finit par ressentir une atmosphère lourde et oppressante. J'ai apprécié cette montée progressive de l'angoisse, du suspense, avec cette alternance avec quelques passages humoristiques, même si c'était parfois de l'humour noir ou cruel.


J'ai trouvé le voisin absolument insupportable, désagréable, apathique, sans gêne, et comme le narrateur, j'ai eu du mal à le comprendre pendant une bonne partie du roman même si l'on est amené à se poser des questions : qui est réellement cet homme, quelles sont ses véritables motivations, pourquoi s'acharne-t-il à venir chez ses voisins tous les jours s'il ne fait rien ? Depuis la rencontre de Bernadette Bernadin, la visite de leur maison et [spoiler] la tentative de suicide de Palamède [/spoiler] on peut comprendre un peu mieux ses raisons, ses motivations même s'il demeurait un personnage fort peu sympathique, mais Amélie Nothomb a su répondre assez bien à ces questions. En revanche, j'ai bien aimé le couple de retraité et leurs moyens déployés pour fuir le voisin envahissant, les divers stratagèmes pour qu'il se lasse de ses visites ou leurs efforts pour rendre les deux heures où sa présence leur est imposée plus supportables ; j'ai aimé ce couple uni dès l'enfance (même si c'était bizarre de lire qu’Émile considère sa femme comme sa fille, sa sœur et son épouse en même temps) mais leur relation est touchante, complice, Juliette a su garder son âme d'enfant, une certaine candeur.


Bref, ce n'était pas le meilleur Amélie Nothomb que j'ai pu lire jusqu'à présent, mais ce n'était pas une déception, loin de là, au final c'était un bon et court roman bien divertissant, avec de l'humour et une atmosphère lourde et angoissante dans une espèce de huis clos en pleine campagne.


En vérité, monsieur Bernardin n'était sur terre que pour emmerder. La preuve, c'est qu'il n'avait pas un atome de plaisir à vivre. Je l'avais observé : tout lui était désagréable. Il n'aimait ni boire, ni manger, ni se promener dans la nature, ni écouter, ni lire, ni regarder de belles choses, rien. Le plus grave, c'est qu'il n'avait même pas de plaisir à m'emmerder : il le faisait à fond, parce que c'était sa mission, mais il n'en retirait aucune joie. Il avait l'air de trouver très emmerdant de m'emmerder.

Si au moins il avait été comme ces vieilles chipies qui éprouvent une jouissance perverse à enquiquiner les autres ! L'idée de son bonheur m'eût consolé.


Entre ciel et mer, le Mont-Saint-Michel - Jean-Paul Brighelli.

Il s'appelait encore le mont Tombe, lorsqu'en 708 Aubert décide d'y construire le premier sanctuaire. Il devient, au fil des siècles, Saint-Michel-au-péril-de-la-mer, pyramide aussi insolente, au milieu des marées et des sables mouvants, que Chéops sous d'autres cieux, parmi d'autres sables. " Mont libre " après 1789, prison et bagne, pourrissoir de détenus d'État, le Mont presque ruiné est restauré après 1870. Mais ceinturé de polders qui gagnaient sur la mer, il menaçait de devenir Saint-Michel-au-péril-de-la-terre. Les hommes ont entrepris de lui rendre sa ceinture d'océan.


En un récit captivant, Jean-Paul Brighelli retrace les étapes de l'histoire du monument le plus visité de France, qui combine un cœur roman, des dentelles gothiques, un cachet romantique, et les acquis des technologies de pointe.


Depuis plusieurs mois, j'ai une idée dans ma tête qui refuse de me quitter : il me faut absolument visiter le Mont-Saint-Michel. J'ai, dans ma tête, une liste des lieux que je voudrais visiter ou revisiter ; jusqu'à présent, Paris était en première position mais la capitale a été détrônée par le Mont-Saint-Michel qui est un lieu qui pourrait, je pense, m'intéresser par ses aspects historiques, religieux et folkloriques. Mais c'est la crise et je dois réserver ce voyage jusqu'en Normandie dans un futur plus ou moins proche, réserver un peu d'argent, réfléchir au bon moment où y aller (ça doit être la folie en été) et me préparer au long voyage et aux nombreuses heures de marches ! Alors, en attendant ce jour béni, j'ai comblé comme je le pouvais : j'ai pioché un livre sur le sujet !

Le Mont-Saint-Michel, c'est plus qu'une baie située dans la Manche, en région de Basse-Normandie et c'est plus qu'un site touristique, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un lieu empreint d'Histoire, de religion et de légendes. C'est aussi une baie située en plein milieu de la mer et ses marées, et c'est ce que l'auteur va tenter de nous prouver. Spécialiste du Mont, il nous renseigne davantage sur ce lieu connu, au niveau historique, géologique, religieux (car on ne peut pas y échapper) et folklorique. Ce livre est séparé en quatre chapitres : La dimension des miracles, Le temps des moines, Des guerres, des geôliers et des architectes et Au péril de la mer, au péril de la terre. Il est en plus complété de nombreuses images, photographies, illustrations et de petites notes supplémentaires qui nous renseignent davantage sur certains points ou expliquent les images présentes. Ajoutez à cela en fin d'ouvrage une mini interview du prieur de la communauté du Mont, une du monsieur en charge de la bibliothèque d'Avranches et les nombreux extraits en littérature qui parlent ou font mention du Mont. De Stendhal qui trouvait ce lieu déprimant à Victor Hugo qui s'émerveillait de la faune et la flore en plus de la beauté de l'architecture et de l'atmosphère.

Le premier chapitre nous fait remonter aux origines du Mont qui existait déjà avant qu'il ne porte le nom de Mont-Saint-Michel. A l'aube du VIIIe siècle, il s'appelait le Mont Tombe, un îlot en curieuse situation géologique mais qui n'avait rien d'exceptionnel et c'était sans doute, avant la montée du christianisme, un lieu dédié au culte d'une divinité celtique. Plusieurs légendes sont liées au Mont, voire même à l'archange Saint Michel, comme celle du serpent d'Irlande que l'archange aurait décimé, ne laissant qu'un écu, et une épée d'acier très courte, encore tâchée du sang du monstre. Saint Michel ordonna à ce que ces reliques soient portées à son sanctuaire préféré : le Mont Tombe. Mais la grande légende du mont serait les songes d'Aubert, évêque d'Avranches qui aurait reçu la visite de Saint Michel dans ses rêves qui lui ordonnait de construire une abbaye sur le Mont rocheux. Pensant avoir halluciné ou que c'était l'oeuvre du démon, Aubert ne pris pas la requête au sérieux ; il a fallu que Saint Michel apparaisse deux fois de plus dans ses rêves et ne pose son doigt sur le front d'Aubert, ce qui laissa une trace, pour que l'homme y croit enfin.

On attribut aussi de nombreux miracles au Mont, le plus célèbre étant celui de la femme enceinte, piégée par la marée, qui fut sauvée des flots et ayant accouché de son bébé, par Saint Michel et la Vierge Marie ; ou celui de l'aveugle qui retrouve la vue durant son passage au Mont sacré. L'auteur exploite d'autres légendes, ainsi que les origines du Mont, tout en parlant du Mont Gargan en Italie, un autre lieu dont l'histoire ressemble à celle du Mont Saint Michel, et qui est aussi un lieu sacré "consacré" à Saint Michel. Le chapitre deux nous révèle plus de choses sur l'histoire du Mont : la construction du Mont, l'organisation par Aubert de la vie religieuse avec l'installation de clercs, moines, on s'organise autour de l'abbaye. Puis, dès le XIe siècle, des pèlerinages sont organisés, amenant au Mont des foules considérables et peu compatibles avec les règles religieuses. Si l'histoire du Mont regorge de moines ou d'abbés, l'auteur parle également de l'architecture, comment elle a changé au fil du temps : de l'art roman on passe à l'art gothique, n'oublions pas les incendies et intempéries qui ont détruit voire modifié les constructions, il fallait donc réparer. Au fil des siècles, on a rajouté des tours, une statue de l'archange Michel...

Le chapitre trois aborde un peu plus l'histoire générale : les rois de France et leurs visites au Mont, le Mont pendant le Moyen-Âge, durant la guerre de cent ans où il a fait de la résistance et n'a jamais été pris par les Anglais. Puis, le Mont devient peu à peu, de la Renaissance jusqu'à la révolution, une prison où sont enfermés, pour la plupart, des opposants à la politique royale. A la révolution, le Mont devient La Bastille des mers et emprisonne les membres du clergé opposés au nouveau régime et à la nouvelle constitution du clergé. Le Mont devient une prison permanente durant l'Empire, puis est transformé en maison de force et de correction sous la Restauration. Très vite, les grandes salles des moines et l'abbaye se transforment en lieu de travail où les prisonniers se mettent à la tâche et on fait installer des cachots. Il faudra attendre Napoléon III pour que le Mont redevienne ce qu'il était à l'origine, dans une époque où règne le romantisme : les auteurs du romantismes ont le goût de l'étrange et certains sont forts sensibles au charme du Mont, comme Victor Hugo.

Le Mont est donc restauré, retrouve comme une seconde jeunesse, on fait de nombreux travaux pour le reconstruire et l'empêcher de tomber en ruine : il faut sauver ce trésor architectural. Le chapitre quatre aborde le tourisme du Mont. Existant déjà depuis le Moyen-Âge où l'on vendait des médailles religieuses, des hôtels, auberges, restaurants et boutiques naissent de plus en plus au fil du temps ; on aménage des espaces pour mieux accueillir toute la flopée de touristes. Pour cela, on force un peu le passage de la Terre jusqu'au Mont qui n'est plus alors au péril de la mer mais au péril de la terre car l'une des particularités du Mont est son emplacement : c'est un îlot rocheux situé en plein milieu de la mer, tantôt entouré de sable, tantôt entouré de la mer lorsque la marée est haute (on disait même, au Moyen-Âge, que la marée montait plus rapidement qu'un cheval au galop). C'est une baie fertile qui a su nourrir les habitants et les moines qui se sont installés, c'est un lieu avec ses végétations, ses cultures, sa faune et sa flore qui caractérisent bien la baie, c'est quelque chose à préserver...

Bref, en somme, je dirais que c'est un petit livre fort sympathique, avec les informations qu'il faut : ni trop, ni trop peu. Bien-sûr, les paragraphes sur l'architecture peuvent gêner ainsi que, peut-être, l'aspect religieux mais c'est avec un des protagonistes de la religion qu'est né le Mont. Qu'Aubert ait halluciné ou qu'il ait réellement rêvé de Saint Michel, c'est grâce à cela qu'est né le Mont. Pour ma part, j'ai eu toutes les informations dont j'avais besoin, j'ai découvert quelques légendes liées au Mont, son histoire... le tout avec des images et des annotations très utiles.





Saint Aubert d'Avranches, recevant la visite de l'archange Saint Michel en songe. Désolée pour la mauvaise qualité de l'image, si quelqu'un connaît le titre de l'oeuvre et de l'auteur, il aura droit à ma plus grande reconnaissance !


Le 25 octobre 1415, la guerre médiévale s'achève à Azincourt. La chevalerie française s'abîme dans un désastre obscur, et la modernité s'installe par la guerre. Toute la Normandie est occupée par les Anglais... Toute ? Non, un mont peuplé d'irréductibles moines et de quelques soldats résiste encore et toujours à l'envahisseur... L'abbé Robert Jolivet prépare la défense et fait construire les remparts, puis, en 1420, une grande citerne en prévision d'un siège.

Chapitre 3. Des guerres, des geôliers et des architectes.