vendredi 25 novembre 2011

Les chroniques des vampires (T.6) - Armand le vampire - Anne Rice.

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Du même auteur  :
- Les chroniques des vampires (T.2) Lestat le vampire.
- Les chroniques des vampires (T.3) La reine des damnés.
- Les chroniques des vampires (T.4) Le voleur de corps.
- Les chroniques des vampires (T.7) Merrick.
- Les chroniques des vampires (T.8) Le sang et l'or.

- Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora.
- Les nouveaux contes des vampires (T.2) Vittorio le vampire.




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Quatrième de couverture : 

Au chevet de Lestat, plongé dans un profond coma, David Talbot, l'archiviste du Talamasca, rencontre Armand, peut-être le plus mystérieux et sans conteste le plus séduisant des vampires. Il entreprend de lui faire raconter l'histoire de sa vie. Une histoire cruelle et flamboyante qui nous mène des steppes de la Russie à Constantinople et à la Venise de la Renaissance, où il est recueilli par Marius, un peintre qui vit avec faste et dont il ignore qu'il s'agit d'un vampire...




Mon avis :

Je refais encore un peu de découpage au niveau de la quatrième de couverture, marre des résumés qui révèlent l'intrigue ! Et l'effet de surprise, alors ? Heureusement que malgré les spoilers dans le résumé, cette lecture fut un véritable délice qui me donne envie de relire Anne Rice encore et encore ! Merci à Matilda de m'avoir offert ce volume quasi introuvable (mais elle a un don pour trouver les livres rares, j'imagine qu'elle n'est pas une fée des livres pour rien :D).

Anne Rice est sans conteste la grande prêtresse des vampires, elle m'a charmé avec Entretien avec un vampire, relatant l'histoire de Louis de Pointe du Lac, vampire très humain possédant une très grande profondeur psychologique ; avec Lestat le vampire aussi, contant l'histoire de Lestat de Lioncourt, vampire libertin avec un penchant pour la violation des règles ; avec aussi La reine des damnés, Le voleur de corps, Merrick et enfin Vittorio, vampire de la Renaissance. Ce tome-ci nous conte l'histoire mortelle et vampirique du personnage d'Armand, que nous avons déjà vu dans les premiers tomes et qui est un personnage assez important, l'un de mes préférés aussi. Armand conte son histoire à la demande de David Talbot, enfant vampire de Lestat et qui travaillait dans le surnaturel avant d'être vampirisé. De son enfance en Russie, ses nombreuses années dans la Venise de la Renaissance en compagnie et sous la protection de Marius, peintre vampire tout habillé de rouge, à son entrée dans le monde des vampires, puis l'Europe en France avec le Théâtre des Vampires, et à New York...

Enfin un récit sur Armand le vampire ! Un des vampires clés des Chroniques des Vampires, qui apparaissait et disparaissait au fil des événements, personnage qui m'intriguait déjà depuis le premier tome, vampire mystérieux qu'il est, prenant d'autres dimensions dans les autres tomes et découvrir son histoire permet de lever le voile sur certains mystères, beaucoup de choses s'éclairent et nous permettent de mieux le comprendre : ses relations avec son maître vampire Marius, l'importance de sa rencontre avec Lestat, ses liens et ressentis face aux autres vampires comme Louis (comment se voient-ils depuis le tome un ?) ou Daniel. L'histoire d'Armand nous donne quelques réponses en même temps qu'elle dresse plusieurs questions, notamment sur Marius de Romanus, son créateur, et son histoire car là encore, des événements de l'histoire de Marius (l’événement après Venise par exemple, mais je n'en dirais pas plus, pour ne pas spoiler) restent bien floues, mais là j'espère que le tome consacré à Marius (Le sang et l'or) nous en dira plus, en même temps que deux femmes de la connaissance de Marius : Pandora et Bianca, surtout cette dernière qui laisse un voile de mystère derrière elle après la lecture de Armand le vampire. Bref, bref, le livre est riche en événements étonnants, rebondissements et péripéties ! Le tout, sous plusieurs époques. Comme quoi, Anne Rice sait manier pratiquement toutes les époques. Quand on sait qu'elle nous a fait voyager dans les XVIIIe jusqu'au XIXe siècle, ici c'est la Renaissance en grande majorité !

Toute la beauté de la Renaissance à Venise et à Florence ! Deux belles villes italiennes plongées dans l'art, où l'Antiquité est revisitée, redécouverte, ou tout ce qui était bénéfique dans l'Antiquité est remodelé, repris. Comme dans Vittorio, cette plongée dans la Renaissance ne se fait pas sans une plongée dans l'art. Il y a beaucoup de mentions de Fra Angelico, des peintures d'icônes ou de tableaux représentant des personnages ou scènes bibliques. Marius, qui est un artiste et aussi maître d'Armand, tâche de lui apprendre l'art, lui faire comprendre et ressentir l'art car comme il l'a déjà dit à son cher apprenti : 'Etudier l'art te mènera à étudier l'humanité, étudier l'humanité te conduira à célébrer le monde ou à pleurer sur lui.'. L'histoire de Venise est vraiment très riche et cette richesse est retranscrite dans le roman, c'est la Renaissance italienne comme s'y on y était ! Les peintres italiens et les Médicis, associés à cette époque, sont également mentionnés de nombreuses fois. Ça me rappelle d'une certaine façon l'histoire de Vittorio le vampire que j'ai lu et chroniqué il y a quelques mois déjà.

Armand est vraiment un personnage intriguant et intéressant. Il évolue au fil des pages, des chapitres. C'est un vampire important dans Les Chroniques et ce tome permet vraiment au lecteur de mieux le découvrir. Armand n'a pas toujours été Armand. Longtemps avant d'être l'apprenti de Marius, il fut Andrei et a grandit en Russie, à Kiev [ avant que la famille soit attaquée et qu'il ne fut enlevé, événement que son père Ivan vivra mal, sombrant dans la culpabilité de n'avoir pas pu sauver son fils, noyant son désespoir dans l'alcool ], puis devenu esclave et vendu à Marius qui lui offre protection et foyer, il devient Amadeo, qui signifie 'aimé de Dieu'. Il fut très longtemps Amadeo auprès de Marius pour qui il fut apprenti... et amant. Si les relations homosexuelles étaient des sous-entendus ou implicites dans les premiers tomes, ici on assiste vraiment à l'évolution de la relation entre Armand et Marius, une relation passionnée. Ils sont vraiment très attachés l'un à l'autre, bien qu'Armand ne peut s'empêcher de tenter son maître, de le contrer, de jouer les impertinents, car il veut faire ressortir de son maître toutes sortes d'émotions, il aime le provoquer. Bien que quand je parle de leur relation, je devrais plutôt parler d'Amadeo et non d'Armand car en mon fort intérieure, ce sont deux personnes assez différentes. Je ne doute pas qu'il reste un peu d'Amadeo en Armand mais ce sont deux personnes différentes [ et le fait d'avoir été séparé de Marius un long moment, pendant plusieurs siècles a dû changer Amadeo, le modeler en Armand qui est un nom qui a été choisi pour lui par un groupe de vampires dont il a fait parti à un moment ] mais grâce à ce tome, la scène des retrouvailles de Marius et Armand est plus compréhensive et d'autant plus touchante, on voit bien là toute l'étendue de leur affection.

On comprend mieux les ressentis de Marius et Armand dans La Reine des Damnés, ainsi que certains événements d'Entretien avec un vampire (je n'en dirais pas plus ! mais ceux qui l'ont lu doivent comprendre de quoi je parle), on avait déjà eu le point de vue de Louis et Lestat sur ces événements, maintenant nous avons celui d'Armand, qui nous permet de mieux comprendre ce qu'il s'est passé et ce qu'il a caché à Louis et Lestat au sujet de la petite Claudia, l'enfant vampire. C'est raconté d'une telle manière que ce n'est pas du tout répétitif ou ennuyeux. Et comme pour Lestat et Louis, il y a une vraie quête de spiritualité chez Armand qui est peut-être plus profonde et marquée chez ce personnage qu'elle ne l'a jamais été pour Lestat ou même Louis car la particularité des vampires d'Anne Rice est leur profondeur psychologique : les vampires sont tous des personnages torturés et plongés dans de nombreuses réflexions sur nombre de choses, sans que cela soit gonflant. Car ai-je besoin de préciser à quel point la plume d'Anne Rice est envoûtante ? L'art de parler de sang, d'immortalité, de sexe (car il y a des passages assez... olé-olé comme les scènes avec la courtisane Bianca, l'initiation sexuelle d'Armand, etc.), de religion et spiritualité, et d'Histoire de façon très réaliste, ce qui donne une grande profondeur à l'histoire qui nous paraît plus réelle.

Assez papoté ! Pour résumer, je dirais que c'était un excellent Anne Rice, comme toujours, son univers vampirique et sa plume ont su me charmer dans un récit proposant l'histoire à la fois mortelle et vampirique d'un des personnages clés de la saga, Armand. Histoire, religion, vampirisme, luxure et art sont mélangés dans ce petit bijou écrit d'une main d'or !

Extrait :

Le maître me révéla que sa création en tant que vampire remontait à près de quinze cents ans et qu'on trouvait des êtres de notre sorte par le monde entier. Dissimulés, méfiants, pour la plupart misérablement solitaires, les errants de la nuit, ainsi qu'il les appelait, faisaient de leur existence qu'une longue suite de tristes catastrophes, jusqu'à ce que le désespoir les consumât, les poussant à s'immoler dans un affreux brasier ou à la lumière du soleil.

IX. Première partie : Le corps et le sang.

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