mardi 28 février 2012

Le grand livre des anges - P. Olivier, A. penna et S. Guastalla.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LeGrandLivredesAnges.jpgLes anges existent-ils ? Comment les invoquer ? Qui sont-ils ? Comment les perçoit-on ? Comment communiquer avec eux ? Dans cet ouvrage magnifiquement illustré par John Pole, les auteurs s'intéressent à la fascination qu'exercent les anges depuis toujours : leurs places clans les grandes religions ; les livres sacrés de l'angéologie ; leurs représentations dans les arts. L'immersion clans l'univers de ces mystérieuses créatures vous entraînera peut-être à la rencontre de votre ange gardien et vous permettra de : savoir distinguer les différents degrés de hiérarchie des anges, bien choisir celui qui deviendra votre ange protecteur tout au long de votre vie.



Cet ouvrage est un mélange entre "beau livre", de par la beauté de l'objet et les nombreuses œuvres qu'il présente, et le document parce que les auteurs nous présentent les anges en plusieurs parties : les idées et théories sur les anges, les anges dans le monde des penseurs et des idées, les anges dans les cultures religieuses, leurs origines, les anges dans l'Ancien et le Nouveau Testament, l'attitude de l'Eglise face aux anges, les anges dans les autres religions (l'Islam, le Judaïsme...). 

Il y a aussi des récits de rencontres angéliques, ce qui m'a le plus plu. Que ce soit des rencontres de Saints/Saintes avec des anges ou des témoignages de monsieur et madame tout le monde qui pensent avoir eu affaire à des anges directement ou indirectement, et qu'on y croit ou non, je trouve ça très passionnant et intéressant, on voit bien l'impact de la croyance de ces êtres célestes chez ces gens. Après, nous passons à la hiérarchie angélique qui n'est pas toujours très claire entre les Séraphins, les Chérubins, les Trônes, les Dominations, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Archanges et enfin les Anges. Il existe donc plusieurs espèces d'anges, les Séraphins étant les plus puissants et les Anges étant en bas de cette hiérarchie, les auteurs nous en apprennent plus sur ces différents anges, leurs rôles et leurs positions dans cette hiérarchie pas toujours simple (j'ai toujours cru que les Archanges étaient en haut de la liste), car au final, qui pourrait expliquer ce qu'est un Séraphin ? Une Domination ? Une Principauté ? La Bible n'a retenu que les noms de trois archanges : Saint Michel, bien connu pour avoir botté les fesses du prince de ce monde, l'ennemi, le Malin, le Diable, le maître des enfers, le tentateur, le serpent... bref, Satan ou Lucifer ; Saint Gabriel qui est le messager divin, bien connu pour être apparu à la Vierge Marie pour lui annoncer qu'elle porterait le fils de Dieu ; et enfin Saint Raphaël, l'archange guérisseur. Ce pauvre Saint Uriel ayant été rejeté par l'église parce qu'il n'apparaissait pas assez dans les textes religieux à leur goût.

Les auteurs parlent aussi du sujet de l'Ange Gardien, des anges et l'au-delà, ils ont passé beaucoup de temps à parler de la pré-mort, les expériences de mort imminente et la rencontre de ces êtres célestes. On trouve aussi les sujets de la place des anges dans l'ésotérisme, on retrouve même des cartes à découper et des prières à faire aux anges ! Cette partie-là m'a bien moins intéressé, en fait ce que j'ai surtout aimé découvrir était la place des anges dans l'art, la peinture, les témoignages de personnes pensant avoir eu affaire à une intervention angélique, et davantage d'explications sur les anges et leur hiérarchie. Certes, cet ouvrage n'a pas l'humour et la façon d'instruire et de raconter d'Archives des anges d'Alix de Saint-André que j'avais adoré. Néanmoins, j'ai appris des choses sur les anges, leur hiérarchie, leur place dans les arts et dans les diverses religions, comment était perçu l'ange gardien dans les sociétés et je me suis régalée avec les illustrations. Un vrai spectacle pour les yeux lorsqu'on découvre les superbes reproductions de tableaux, de mosaïques ou de fresques représentant des anges, tout simplement magnifiques ! Je me suis souvent perdue dans la contemplation de ces images tant c'était beau ! J'ai même été rechercher certaines images de ces tableaux sur le net pour les mémoriser dans mes fichiers. Vraiment une belle découverte ce livre, même si les pages sur les prières et les cartes m'ont moins intéressé, c'était une belle trouvaille !



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Scène de l'Annonciation avec la Vierge Marie et l'Archange Gabriel.
(Si quelqu'un arrive à me trouver le nom du tableau et de l'auteur, il aura droit à ma plus grande reconnaissance !)

God Child (T.1) - Kaori Yuki.

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 L'auteur :

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Kaori Yuki, née un 18 décembre (dans les années 1970) à Tokyo, est une auteur et dessinatrice de manga japonaise. De ses mangas les plus connus, on peut compter Comte Cain, Ludwig Revolution ou encore Angel Sanctuary...



Quatrième de couverture :

Londres, fin du XIXeme siècle, le comte Cain Hargreaves est l'héritier d'une noble famille, et a pour passe temps favori la collection de poisons. Il vit en compagnie de sa demi sœur Maryweather et de son fidèle majordome Riff. Invité à la réception organisé par le Baron Mayfield, il est témoin d'un atroce meurtre. Une jeune fille vient d'être décapitée par un tueur surnommé "Crazy Rabbit Man". Blessé par le meurtrier, il décide de rester dans la demeure afin de démasquer l'assassin...


Mon avis :

Il y a quelques mois, Matilda m'avait offert les trois premiers tomes d'un manga nommé God Child, qui fait parti de la série Comte Cain, et comme il ne pouvait y avoir que moi pour m'ennuyer le jour de Noël, j'ai sorti ces tomes de ma bibliothèque et j'ai tout lu, dès que je peux, je lis la suite. Je compte écrire plus d'un billet sur ce manga. Ce manga est la suite de Comte Cain donc, personnellement je n'ai pas eu de difficultés à comprendre les trois premiers volumes de God Child sans avoir lu la préquelle, néanmoins, je compte quand même découvrir Comte Cain un jour, si God Child continue à me plaire.

Le manga se déroule à Londres, dans la seconde moitié du XIXe siècle et ce tome regroupe plusieurs enquêtes élucidées par le jeune comte Cain, qui est un grand collectionneur de poison, il s'y connaît bien dans ce domaine, et semble avoir un passé bien obscur. Dans la première enquête, Mad tea party, des crimes atroces sont produits par un homme portant un masque de lièvre, c'est pourquoi il a été nommé Crazy rabbit man. Le meurtrier s'amuse à décapiter des jeunes filles. Un nouveau meurtre a lieu chez la résidence de trois soeurs où le comte Cain se trouve. Dans la seconde histoire, The little crooked house (ou La petite maison tordue), la sœur de Cain, Maryweather, s'en veut d'avoir dit des choses blessantes à sa professeur qui venait lui donner des cours à domicile, elle cherche donc à se faire pardonner mais elle apprend que sa professeur a disparu juste après avoir donné un cours à une autre fille de son âge. Mary va donc lui rendre visite pour lui poser des questions, malgré l'interdiction de son frère qui a tendance à beaucoup s’inquiéter pour elle, elle rencontre cette Rebecca qui aurait vu leur professeur pour la dernière fois, et découvre qu'elle est aussi belle qu'une poupée mais qu'elle a des problèmes aux jambes... et une collection de poupée très particulière. Dans Black Sheep (Le mouton noir) se centre un peu plus sur Cain mais surtout sur son majordome Riff et l'affaire avec une servante d'origine française. Dans Scold's Bridle (Le masque de la commère), des femmes sont retrouvées mortes, le visage défiguré. Ces femmes auraient toutes prises une potion miracle pour être plus belles et plus jeunes. Un effet secondaire de la potion ou un breuvage empoisonné produit par un médecin mal intentionné ?

Ce manga a une ambiance bien gothique, une atmosphère sombre et obscure, avec un peu de surnaturel. Il y a pas mal de surprises dans ce manga. L'auteur fait souvent appel à des contes, des histoires ou encore des comptines pour enfants tels qu'Alice au pays des merveilles (il y a beaucoup de références à cette oeuvre dans la première enquête), La maison tordue qui vient des Contes de la mère l'Oye, la comptine sur le mouton noir... elle s'inspire aussi de faits réels comme l'affaire Jack l'Eventreur quand elle nous met en scène des meurtres sanglants et horribles. C'est bien sombre, c'est pas rose, bisounours et compagnie ! En même temps, on a quelques moments de légèreté, c'est un pas manga déprimant qui met le moral dans les chaussettes. Dans le genre humour et légèreté, il y a le jeune Oscar, fiançé de Maryweather, quand il se pame d'amour devant sa promise ; c'est quand même assez étrange quand on voit qu'Oscar est un jeune adulte et Mary une petite fille... L'auteur reprend aussi des thèmes traités dans la Bible. Cain étant, dans l'Ancien Testament, le premier assassin de l'histoire qui a assassiné son frère cadet, Abel, par jalousie. Prénom prédestiné dans ce manga pour le personnage ? Pour l'instant, il n'en est rien, par des flash-back ou des paroles des personnages, on apprend que Cain a été victime de maltraitance quand il était enfant, par son père, Cain étant né d'un amour incestueux entre son père et sa soeur (la mère de Cain est donc aussi sa tante).

Bref, Cain est hanté par un passé sombre et lourd qui le poursuit encore et toujours, heureusement qu'il a le soutient de son majordome et ami, Riff, qui l'aurait sauvé de sa triste situation d'une certaine façon. Cain a du mal à accorder sa confiance à quelqu'un, est le tombeur de ses dames, s'y connait très bien en poisons et en fait la collection, il est intelligent (il résoud des enquêtes), il est très attaché à sa demi-soeur, Maryweather, énormément même. Il n'est pas tout à fait innocent car, dans l'affaire du Black Sheep, on apprend que Cain a indirectement laissé une servante se faire tuer. Pas directement sa faute mais elle se rapprochait trop de Riff, ce qui déplaisait Cain. Mais il reste un personnage ambigü et très intéressant, j'ai hâte d'en savoir plus sur lui, sa famille, son passé et son lien avec son majordome, Riff, et ce qui le lie avec ce fameux docteur Jezabel Disraeli car ils ont l'air d'avoir une relation très... intéressante ! Bref, un bon début qui donne envie de découvrir la suite ! J'ai été rapidement prise par l'histoire et la beauté des dessins, je ne regrette pas cette lecture et je m'en vais relire les tomes deux et trois.

samedi 18 février 2012

Poulet aux prunes - Marjane Satrapi.

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Liens :

>> Persépolis (T.1 à 4).
Le site non-officiel de Marjane Satrapi.
Mon avis sur la version cinématographique.


Emprunt médiathèque.

/ ! \ Challenge Mythologies du Monde / ! \






Résumé :



Avec cette nouvelle Ciboulette, Marjane Satrapi comblera les lecteurs de Persepolis tout en en surprenant plus d'un. En effet, si l'Iran et la famille de l'auteur sont de nouveau les principaux sujets de Poulet aux prunes, l'auteur explore ici de nouvelles voies de narration qui en font probablement son meilleur livre. Ou comment entrer dans le for intérieur de Nasser Ali Khan, qui a décidé de se laisser mourir car sa femme lui a cassé son Tar, son instrument de musique inégalable.


Mon avis :

Récemment, j'ai relu Persepolis à la bibliothèque de la fac et j'ai revisionné plusieurs fois le film animé adapté de cette BD, j'ai eu envie de découvrir un peu plus l'auteur et ses bandes-dessinées, en cherchant à la médiathèque, j'ai emprunté cette BD que j'ai lu d'une traite. Contrairement à Persepolis, elle n'est pas trop longue et se lit très rapidement et facilement.

Poulet aux prunes, ça raconte les derniers jours de la vie de Nasser Ali Khan. Lors d'une dispute, sa femme brise son instrument de musique, son tar, dans un excès de colère. Nasser est inconsolable, son instrument, c'était sa vie. Il recherchera avidement un autre tar, quitte à payer très cher, mais aucun autre tar ne peut produire le même son que le tar cassé, aucun n'a la même mélodie et Nasser tombe alors dans le désespoir. Dans une famille où il ne se sent plus proche de ses enfants et où il n'a jamais eu de sentiments amoureux envers sa femme, Nasser décide de se laisser mourir. Dans l'attente de la mort - ne souhaitant pas se suicider lui-même - des flash-back du passé nous sont présentés, retraçant un peu le passé et la famille de ce musicien au coeur brisé...

Ce n'est certes pas le coup de coeur que j'ai eu avec Persépolis, mais cette petite BD se lit rapidement et avec régal, impossible de la lâcher avant la fin. J'ai aimé retrouver le style de l'auteur, ses dessins simples mais expressifs, dominants dans le noir et le blanc. Cette BD est biographique dans un sens, Nasser étant l'oncle de l'auteur, on retrouve même à un moment Marjane et sa mère et quelques éléments de Persepolis, notamment sur les changements qu'a connu l'Iran après la chute du Shah, et d'autres évènements historiques, notamment les révoltes irano-soviétiques et l'influence américaine en Iran. Des paroles ou des scènes nous ramènent directement à Persepolis. On retrouve aussi des références à quelques moeurs iranienne, leur culture. Durant huit jours, donc, nous suivons Nasser Ali qui n'a plus le goût de jouer un tar, qui se laisse dépérir, baladé entre ses souvenirs, ses fantasmes, ses rencontres, sa famille, son enfance avec une mère qui préférait le frère prodige, bon à l'école. Huit jours qui sont huit occasions de nous proposer une réflexion sur la vie, la famille... entre humour et drame, on passe des moments drôles aux moments sombres, la séparation entre Nasser et ses enfants, même sa femme qui paraissait être une garce nous devient plus humaine alors qu'elle assiste au spectacle de son mari dépérir, sans pouvoir rien faire, lui qu'elle a tant aimé malgré les disputes.

Ce livre propose une belle philosophie sur le musicien, l'artiste en général, le plus souvent incompris, il m'a aussi plus par ses dessins, la véracité de ses propos, l'humour, les anecdotes, c'est plus qu'une simple BD. C'est très émouvant, drôle et bien raconté avec une philosophie par derrière sur l'artiste et ses exigences, son égocentrisme, son désir de perfection. J'ai beaucoup aimé la scène de l'histoire du civil qui cherchait à éviter Azraël, l'ange de la mort, et la discussion qu'il a avec lui, comment l'auteur a choisi de se représenter Azraël, on a donc aussi quelques éléments religieux (ou de la mythologie judéo-chrétienne-hébraïque) Sinon, pour conclure, sans être un coup de coeur, c'est une BD que j'aurais du mal à oublier. Je serais tentée de visionner le film maintenant...


La mystérieuse affaire de Styles - Agatha Christie.

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Du même auteur :


Emprunt médiathèque.


Quatrième de couverture : 

Pendant la Première Guerre mondiale, Arthur Hastings, rapatrié en Angleterre, est invité dans la demeure de Styles Court par son ami John Cavendish, qui lui apprend que sa mère s'est remariée avec un homme beaucoup plus jeune, le mystérieux Alfred Inglethorp. À Styles, tout le monde a l'air de le détester. Sauf évidemment Mrs Inglethorp. Plus tard, quelqu'un est empoisonné et les soupçons pèsent sur Alfred Inglethorp. Hercule Poirot, ancien Inspecteur de Police Belge, qui est aussi au village de Styles Saint-Mary, est invité par Hastings à résoudre cette affaire...

Mon avis :


J'ai pris la liberté de couper et de modifier certains éléments du résumé, un peu trop révélateur à mon goût. Je me suis donc de nouveau attaquée à un Agatha Christie, cette fois-ci avec son tout premier roman qui met en scène son détective belge Hercule Poirot (bien qu'il faudrait vraiment que je découvre un jour son autre détective, Miss Marple...)

Blessé durant la première guerre mondiale, en 1917, Arthur Hastings se retrouve rapatrié en Angleterre pour se soigner, il croise le chemin d'un vieil ami, John Cavendish qui l'invite dans la demeure familiale à Styles. Il lui apprend que sa mère s'est remariée avec un certain Alfred Inglethorp, un homme beaucoup plus jeune qu'elle, et ce remariage n'est pas au goût de tous ceux qui habitent la maison de campagne. A part la nouvelle Mrs Inglethorp, personne ne semble aimer le mari et maître de maison. Et là, attention parce que je vais sortir les spoilers ! La maîtresse de la propriété, Mrs Emily Inglethorp, est retrouvée assassinée, empoisonnée. Les soupçons se portent tout naturellement vers le mari qui a de quoi tirer profit en cas de décès de son épouse, mais pas que ! Tous ceux qui entouraient la défunte pourraient tirer un avantage de sa mort : ses enfants et beaux-enfants, dépendants d'elle financièrement, sa jeune protégée Cynthia, un domestique, le médecin de famille... Arthur Hastings a justement croisé, il y a quelques jours, son vieil ami l'ancien inspecteur Hercule Poirot. Connaissant le génie irréprochable de son ami, il l'invite à prendre part à l'enquête...

Bon, ce roman n'est certainement pas mon préféré d'Agatha Christie, j'ai moins accroché que ceux que j'ai déjà lu précédemment, mais il n'en reste pas moins inintéressant. A mon avis, si ce n'est pas le meilleur roman de Christie, il reste néanmoins très réussi. Tous les éléments d'une bonne enquête policière sont là : on va de théories en théories, de suspects en suspects, de découvertes en découvertes, nous avons des investigations, des fouilles, des recherches d'empreintes, et Agatha Christie montre bien là ses connaissances au sujets des poisons, c'est bien sa spécialité en plus de nous mener, le narrateur et les lecteurs, en bateau en voulant nous faire croire qu'untel n'est pas le vrai coupable. D'une certaine façon, ça m'a un peu rappelé Mort sur le Nil où le coupable semblait s'annoncer comme une évidence un peu trop facile pour qu'on pense que finalement, ça ne pouvait pas être cette personne et bang ! à la fin, l'auteur nous prouve qu'on a eu tord ! Quelle femme rusée, je suis encore tombée dans le panneau ! Peut-être est-ce parce que c'est son premier roman, car j'ai repéré moins de détails et d'humour anglais, il y en avait moins que dans les romans que j'ai déjà lu d'elle...

Enfin, au moins, dès son premier roman, elle aime nous surprendre... à chaque fois ! Et c'est toujours un plaisir que de retrouver Hercule Poirot, très intelligent, humain, avec ses défauts comme ses qualités, on voit aussi toute la différence entre lui, qui est européen, belge, et les autres personnages qui sont tous si... british ! On a aussi droit à quelques petites informations sur son passé. Je regrette aussi que ce roman ne nous révèle rien sur la toute première rencontre entre Poirot et Hastings, je croyais que ce roman était leur toute première aventure ensemble mais il n'en est rien, on sait qu'il se sont rencontrés durant une enquête avant la première guerre mondiale, mais à part ça... pas la première rencontre entre les deux hommes oui, mais première introduction du binôme Poirot/Hastings, même si par moments, pour les biens de l'enquête, Poirot menait Hastings dans la direction opposée et lui faisait, indirectement, croire des choses erronées, ce qui laissait Hastings tirer de fausses conclusions ; enfin, je ne peux pas dire que je ne le comprends pas. A vrai dire, je ne sais pas encore ce que je pense vraiment du personnage d'Hastings, d'un côté ce garçon est fort sympathique, un peu naïf sur les bords, mais sympathique. D'un autre côté, j'avais quand même envie de le baffer, étrange non ? Je préfère le Watson façon Doyle que façon Christie quand même.

Car c'est certain que ce roman fait un peu penser à Une Etude en Rouge. Il y a même une mention du détective de Doyle au début du roman. L'inspecteur Japp, de Scotland Yard, se veut être une réplique de l'inspecteur Lestrade de Doyle, il est même dit que Japp a des airs de rongeur chez lui, un rat ou une fouine... Poirot est comme Holmes et Hastings comme Watson, mais ce qui fonctionne chez Watson fonctionne moins bien chez Hastings je dirais, même si j'ai bien aimé, dans ce roman, le duo Poirot/Hastings (ma préférence reste quand même chez le duo Holmes/Watson, je préfère leur amitié), mais sans être un copier-coller des œuvres de Doyle, Agatha Christie nous a sorti un très bon policier dans lequel elle arrive à surprendre son lecteur, malgré une fin rapide, comme toujours.


(de droite à gauche) David Suchet et Hugh Fraser dans leurs
interprétations d'Hercule Poirot et d'Arthur Hastings
dans la série télévisée.
Extrait : 
 

[Conversation entre Arthur Hastings et John Cavendish]

- Mais dans quel monde affreux vivons-nous !
- Vous le pensez vraiment ?
- Mon Dieu, oui ! Depuis cette tragédie, la maison est devenue une annexe de Scotland Yard. On ne sait jamais où on va trouver ses sbires ! Et nos malheurs font la une de tous les journaux ! Ces journalistes, je les... ! Savez-vous qu'il y avait foule derrière les grilles du parc, et qu'ils sont restés là toute la matinée, à espionner ? On se croirait au musée des Horreurs de Mme Tussaud, le jour où l'entrée est gratuite !

Chp 9. Le Dr Bauerstein.

mercredi 8 février 2012

[Challenge] Mythologies du monde.

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Je me suis inscrite à un nouveau challenge ! Je ne pensais pas le faire, surtout que j'en ai déjà trois en cours, mais quand j'ai été sur le topic sur Livraddict et que je me suis amusée à rechercher des titres pour ce challenge, j'ai craqué. Je peux me le permettre, il est illimité ! Ça me donnera l'occasion de  renouer avec celles qui m'intéressent et peut-être en découvrir de nouvelles, puisque ce challenge prend aussi en compte les légendes et contes du monde entier et pas seulement les mythologies antiques !

L'objectif de ce challenge est donc de lire un maximum d'ouvrages en rapport avec les mythes, les légendes, les contes du monde entier, de l'Antiquité à nos jours. Les réécritures de ces mythes célèbres ou l'utilisation de personnages de mythes/contes/légendes dans des œuvres contemporaines comptent aussi, ainsi que des romans faisant allusion à une mythologie quelconque. Tous les genres sont acceptés : mangas, bandes-dessinées, documentaires, romans... et pour faciliter les emplois du temps de certains et pour pouvoir lire à son rythme, le challenge est en durée illimitée. En cas d'inscription, il faudra publier un billet ou créer un lien vers une lecture récente.

Plus d'informations et une bibliographie sont disponibles sur le blog de Myrtille, sur l'article du challenge. Retrouvez-le ici.


Mes participations :

- Poulet aux prunes, de Marjane Satrapi.
- Le grand livre des anges, de P. Olivier, A. Penna et S.E Guastalla.
- Les chroniques des vampires (T.8) Le sang et l'or, de Anne Rice.
- Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora, de Anne Rice.
- Dieu n'en saura rien, de Bob Hartman.
- Journal d'un ange, de Pierre Corbucci.
- Les vacances de Jésus et Bouddha (T.1 et 2), de Hikaru Nakamura.
- Entre ciel et mer : Le Mont-Saint-Michel, de Jean-Paul Brighelli.
- Les chansons du Séraphin (T.1) L'heure de l'ange, de Anne Rice.
- Les chansons du Séraphin (T.2) L'épreuve de l'ange, de Anne Rice.
- Crimes à l'Antique, de Jean-Yves Boriaud.
- Les vacances de Jésus et Bouddha (T.3 et 4), de Hikaru Nakamura.
- Les chroniques de Kane (T.1) La pyramide rouge, de Rick Riordan.
- Le fils de Sobek, de Rick Riordan.
- Devils & Realist, de Utako Yukihiro et Madoka Takadono.
- La plume du Quetzalcoalt, de Julien Pinson.
- La guerre de Troie n'aura pas lieu, de Jean Giraudoux.
- L'Iliade, de Homère.
- Antigone, de Jean Anouilh.
- Le chant d'Achille, de Madeline Miller.
- Odd et les géants de glace, de Neil Gaiman.
- Le Roi Arthur, de Michael Morpugo.
- Le Livre des Morts, de Variety Artworks.
- L'évangile de Loki, de Joanne Harris.

mercredi 1 février 2012

Femmes de dictateurs (T.1) - Diane Ducret.

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Elles s'appellent Nadia, Clara, Magda, Jiang Qing, Elena, Catherine, Mira… Ils s'appellent Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Salazar, Mao, Ceausescu, Bokassa. Epouses, compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d'être à la fois amoureuses et triomphantes, trompées et sacrifiées, parfois jusqu'à la mort. A leurs hommes cruels, violents et tyranniques, elles font croire qu'ils sont beaux, charmeurs, tout puissants. Car la sexualité est l'un des ressorts du pouvoir absolu, et les dictateurs ont besoin d'enrôler les femmes dans leurs entreprises de domination.

Diane Ducret raconte par le menu les rencontres, les stratégies de séduction, les rapports amoureux, l'intervention de la politique, et les destinées diverses, souvent tragiques, des femmes qui ont croisé le chemin et passé par le lit des dictateurs.



J'ai décidé de renouer avec France Loisirs, et j'ai choisi ce titre qui figurait dans ma wish-list. Je ne pensais pas le lire aussi rapidement, mais sitôt après avoir fini Archives des anges - un livre commandé qui était arrivé en même temps que Femmes de dictateur dans ma boîte aux lettres - j'ai été soudainement très motivée pour découvrir ce titre, puis ça faisait un moment que je n'avais plus rien posté pour le challenge Histoire.

Hitler, Mussolini, Staline et Lénine et Mao sont loin d'être des personnages méconnus, en revanche Bokassa, Salazar et Ceausescu l'étaient de mon côté. La vie des dictateurs n'est pas quelque chose qui me passionne en règle générale. Il est plus aisé de ressentir de la colère et de l'horreur face à ces personnages, d'un autre côté, on peut comprendre qu'il existe une fascination pour eux, les "méchants" fascinent aussi bien que les héros après tout. Ici, on s'éloigne un peu du dictateur pour voir l'homme dans l'intimité, auprès des femmes qui ont accompagné le dictateur. Qu'elles aient été une épouse, une maîtresse, une compagne, une femme de passage, elles ont toutes fait partie de la vie d'un dictateur, avant ou pendant qu'il soit dictateur, que le couple ait été heureux ou malheureux, que la femme ait été consciente de la politique de dictature de son homme ou pas. L'auteur nous dresse de portraits de plusieurs femmes, chacune étant différente et ayant aimé le dictateur à sa façon. 

L'ouvrage se concentre donc sur le destin et l'histoire de ces femmes, épouses, compagnes, concubines ou simples conquêtes des dictateurs du XXe siècle, et elles furent bien nombreuses ! Seul Ceausescu se sera contenté d'une femme qu'il aura beaucoup aimé. Le livre commence tout d'abord avec une introduction qui est plus une succession de lettres d'admiratrices qui m'auront bien déconcerté, ne pouvant comprendre l'admiration et l'amour exclusif que ces femmes ont pu avoir pour des dictateurs tels que Mussolini ou Hitler. Parfois, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'obsession, un fanatisme dérangeant, une admiration sans borne, sans limite et c'est dérangeant, surtout quand on sait - l'auteur le révèle - qu'Hitler a pourtant reçu plus de lettres d'admiratrices que les Beatles et Mick Jagger réunis ! C'est très étonnant, on ne peut pas comprendre l'attrait pour un homme tel que lui, et pourtant il savait séduire les foules, aussi bien des partisans que des femmes. L'introduction sert à poser le décors avant de continuer la suite qui sont des chapitres découpés par dictateurs : Mussolini, Lénine, Staline, Salazar, Bokassa, Mao, Ceausescu et Hitler.

Mussolini, homme jaloux, violent, possessif qui veut que ses compagnes ne pensent qu'à lui, ne vivent que par lui ; Lénine qui a été entouré de femmes depuis sa naissance et ne fait confiance qu'à elles, est méfiant vis-à-vis des hommes et a surtout vécu et travaillé avec des femmes ; Staline, tendre avec sa première épouse, et violent avec sa seconde ; Salazar qui ne pouvait se passer de femmes, voulait toujours plaire mais rompait la relation amoureuse si elle devenait trop sérieuse et ne faisait pas confiance aux femmes pour la politique et le pouvoir, il ne s'est jamais marié d'ailleurs ; Bokassa, fervent admirateur de Napoléon (il a même reproduit la scène de son sacre à la manière de l'empereur français !), qui a eu de nombreuses concubines, qui était amoureux de son épouse mais qui avait une drôle de façon de lui montrer (il l'avait fait kidnapper et séquestrer pour qu'elle accepte de l'épouser, c'était un mariage forcé dans lequel Catherine, sa femme, n'a jamais été heureuse) ; Mao qui a eu plusieurs épouses, l'une qui finira exécutée, l'autre abandonnée, quant à sa dernière épouse... elle avait une vision du pouvoir et de l'amour bien à elle, autant dire qu'elle refusait de se laisser marcher sur les pieds par son époux tyrannique, elle était plus dangereuse et ambitieuse que lui ; Ceausescu et son épouse, où l'on se demande qui était vraiment le dictateur entre les deux, Elena Ceausescu qui voulait être un modèle pour la Roumanie, n'avoir aucune rivalité, aimant vivre dans le luxe ; et enfin Hitler. Amoureux discret, timide se cachant pour mieux observer la première fille qu'il a aimé au dictateur qui gardait ses compagnes dans l'ombre de la politique, les éloignant de la scène pour mieux gouverner, ne les laissant pas savoir ses plans pour l'Allemagne et la guerre, une situation dont surtout Eva Braun, sa dernière compagne et seule et unique épouse, a beaucoup souffert au point de faire une tentative de suicide.

Ce livre nous apporte une toute nouvelle dimension au niveau des dictateurs. Le côté 'l'homme dans le privé' est bien plus exploité, nous découvrons une partie de leur personnalité qu'on n'apprend pas pendant les cours d'Histoire, ils semblent presque plus humains. Certains, comme Mussolini, sont décrits comme des Dom Juan, des amants romantiques et d'autres, des époux tyranniques comme Mao, Bokassa, Staline envers sa seconde épouse, bref dictateurs dans le public comme dans le privé, sauf que dans le privé, l'emprise qu'ils exerçaient n'était plus sur la nation mais sur la femme. Ces dictateurs sont étudiés sous un autre angle, on sort vraiment des sentiers battus, de la politique et les guerres. C'est à la fois intéressant puisqu'on découvre une partie inconnue du dictateur, l'homme derrière le dictateur, et à la fois gênant. Si on ne connait pas si bien les dictateurs, pour certains, c'est assez gênant le fait que les explications de l'auteur sur la question : en quoi était-il un dictateur, sont brouillons, juste traité en surface. Il y a des dictateurs que j'ai étudié en cours et d'autres qui me restent inconnus et l'auteur n'a pas, je pense, suffisamment expliqué en quoi ils étaient dictateurs, le contexte politique, les actes du dictateur, etc.

Certes, le livre se penche sur les femmes des dictateurs, pas sur eux et leurs politiques, mais quelques explications sur leur dictature auraient été la bienvenue, j'ai dû me renseigner sur le net pour avoir plus d'informations. Et même quand l'auteur parle de ces femmes, ce n'est pas exactement un portrait de ces femmes, mais plus un portrait de leur relation avec le dictateur, le côté sentimental est très exploité et au final, on sait peu de choses sur ce qu'on pensé ces femmes sur la politique de leur époux/amant/compagnon pour celles qui savaient (certaines, comme Eva Braun, étaient gardées loin de la politique, dans une cage dorée), si leurs actes ont causé un quelconque problème de conscience à ces femmes, le sujet était effleuré ! Certes, certaines étaient parfaitement au courant et étaient aussi dictatrices que leurs maris (je pense à la dernière épouse de Mao ou encore Elena Ceausescu... et je suppose aussi que Magda Goebbels devait très bien savoir ce qui se tramait , avec un mari comme le sien, et son 'intimité' avec le Führer), mais qu'ont pensé Catherine Bokassa, les femmes de Mussolini par exemple ? Le livre m'a apporté pas mal de réponses comme des questions sans réponses (Catherine Bokassa était-elle l'amante de Valery Giscard d'Estaing ? Encore un sujet creusé qu'en surface !) et c'est bien dommage... il y a pas mal de choses effleurées et laissées dans l'ombre, au final j'ai dû avoir recours à internet pour me renseigner davantage. C'était frustrant, mais je dois quand même avouer que j'ai appris pas mal de choses sur ces femmes de dictateurs et les dictateurs en eux-même dans le domaine du privé, même si selon les messieurs, dans le privé comme dans la politique, il n'y avait aucune différence !

Malgré mes critiques, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Ce livre m'a passionné, c'était instructif et intéressant de découvrir cette facette des dictateurs et 'faire connaissance' avec les diverses femmes ayant fait parti de leur vie, certaines ayant même changé le cours de la vie du dictateur : par exemple, sans deux riches bourgeoises juives, féministes et socialistes, jamais Mussolini ne serait devenu politicien-dictateur, il serait resté sans le sou, instituteur, pratiquement un voyou, la montée de Lénine dans la politique grâce à des femmes... ainsi que quelques anecdotes : Magda Goebbels, femme d'un ministre proche d'Hitler, était juive d'origine, Mao qui ne se lavait jamais et qui disait se laver... à l'intérieur d'une femme. La couverture est très jolie, certains noms de chapitres étaient bien trouvés (Hitler : Un Führer nommé Désir, par exemple) et j'ai apprécié la présence de quelques photographies (j'aurais voulu plus de photos mais bon, c'est mieux que rien), et certains chapitres étaient intéressants, comme celui sur Ceausescu, Magda Goebbels, Eva Braun... c'est un ouvrage intéressant, même si je regrette vraiment que certains sujets étaient seulement creusés en surface, à peine exploités.


Difficile d'imaginer le dictateur à la petite moustache dans la peau d'un sex-symbol. Dérangeant surtout. Pourtant, Adolf Hitler reçut plus de lettres de fans que Mick Jagger et les Beatles réunis. L'afflux constant des lettres à la chancellerie privée du Reich suit sa courbe de popularité : en 1925, les textes sont traités par un seul archiviste. De janvier à avril 1933, il en reçoit plus de 3 000. A la fin de l'année, on en totalise 5 000. En 1934 arrivèrent au moins 12 000 lettres, et en 1941 plus de 10 000. A la chancellerie, on s'organise. Les lettres seront stockées dans l' "Archive A", créée à cet effet, où l'on met celles 'griffonnées par des femmes'. Parmi ces milliers de lettres, entre 1935 et 1938, plus une seule carte de critiques ou de remontrances. L'admiration est uniforme.

Introduction.