vendredi 22 juillet 2011

Indiana Teller (T.1) Lune de printemps - Sophie Audouin-Mamikonian.

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 Du même auteur :



Pour aller plus loin :

>> Le blog de l'auteur.
>> En savoir plus sur l'auteur.
>> Génération Taraddicts. (parle aussi des autres œuvres de l'auteur, dont Indiana Teller)


Quatrième de couverture :

Dans les interminables plaines du Montana s'étend Lykos Ranch. Alentour, les voisins sont loin de se douter que ses occupants sont les membres de l'un des clans de loups-garous les plus puissants d'Amérique du Nord. Parmi eux, un seul humain a sa place : Indiana Teller.

Né de l'union d'une humaine aux pouvoirs mystérieux et d'un loup-garou, Indiana est le petit-fils et le seul héritier du chef de la meute. Se sentant étranger parmi les siens, il part en quête d’une vie normale et rejoint l’université du Montana. Là-bas, il fait la connaissance de la troublante Katerina O’Hara et de Tyler Brandkel, le fils d’un éternel rival de son grand-père. Quand Indiana sort miraculeusement indemne d’un terrible accident en se volatilisant au dernier moment, il comprend qu’il a le pouvoir de rebrousser le temps lorsqu’il est en danger. Voilà un atout précieux, car son accident semble suspect. Quelqu’un a-t-il tenté de l’éliminer ? La sécurité des loups n’a jamais été aussi menacée
.


Mon avis :

J'ai eu la surprise de voir que la médiathèque s'était ravitaillée, surtout niveau livres, j'étais toute contente, puis j'ai vu ce titre sur une étagère, bien en évidence, j'ai franchement hésité à le prendre, mais je me suis dit qu'il ne fallait pas que je laisse passer cette chance puisque ce livre, sorti en mars dernier, a reçu de nombreux coups de coeur et, paranoïaque comme je suis, je me suis aussi dit qu'il fallait que je l'emporte là avant que quelqu'un ne le prenne lorsque je retournerai à la médiathèque.

J'ai fini ce livre en quelques jours, heureusement j'ai suffisament aimé pour ne pas prendre autant de temps pour le terminer même si je commençais à me lasser vers la fin. Je n'ai pas eu le même enthousiasme que les autres lecteurs, j'en ai bien peur, pourtant j'ai aimé, je comprends pas, j'ai l'impression que l'écriture de l'auteur ne fonctionne pas de la même manière avec moi par rapport aux autres lecteurs. Pourtant j'ai aimé, ce n'était pas une deception, c'était pas un coup de coeur voilà tout. Ah oui, petite remarque pas méchante : c'est moi où l'auteur aime les prénoms féminins se finissant en 'a' ? Dans Tara Duncan nous avons Tara, Gloria, Selena, Isabella et dans Indiana Teller : Jessica, Katerina, Serafina... c'est pas méchant hein, juste une remarque comme ça...

Parlons du livre puisque le billet est fait pour ça ! Alors, Indiana Teller, c'est un jeune homme dont le père est un loup-garou comme sa famille où l'on est loup-garou de génération en génération, et d'une mère qu'on a cru simple humaine pendant des années avant que n'apparaissent ses pouvoirs de Rebrousse Temps. Une tragédie ayant eu lieu entre les deux parents, Indiana vit chez ses grands-parents paternels Karl et Amber Teller, chefs de la meute de loups-garous du Montana. Indiana vit parmi les loups-garous sans en être un lui-même, ce qui fait de lui la brebis gâleuse du clan et si sa famille aime Indiana, il reste ce petit sentiment amer de deception chez eux en constatant que leur seul héritier est un sans poil. Indiana vit avec ce fait sur ses épaules, mais ne se décourage pas et espère devenir plus fort afin d'être un humain suffisament fort pour être l'égal de ces loups... ou du moins pour se défendre et se faire respecter. Il parvient à s'entraîner pendant quelques années avec un semi-loup nommé Axel avant d'être accepté à l'université, avec l'accord de ses grands-parents, où il rencontrera Tyler, fils d'un loup rival de son grand-père, et Katerina, fille qui occupera ses pensées dès le premier jour...

Je n'en dis pas plus, afin de ne pas révéler tout le livre. Mais y'a pas à dire, c'est différent de Tara Duncan (dit celle qui n'a lu que deux tomes sur les huit déjà sortis...), à un niveau plus élevé peut-être du fait que c'est plus matûre, plus construit, moins enfantin. L'univers est connu dans le sens où nous entrons dans un monde de loups-garous qui donnent un sacré coup de pied à la côté vampirique puisque les chers lycans redeviennent un peu à la mode ces temps-ci, mais l'auteur reprend le mythe des loups-garous de façon originale : il y a les loups-garous qu'on connaît, ceux qui se transforment les nuits de pleine lune, qui sont incontrôlables, ici ce sont les semis comme Axel. Ici les loups-garous de l'auteur sont ceux qui le sont de génération en génération, un don qui se transmet par le sang, ces familles sont des meutes et ils peuvent se transformer en loup quand ils le souhaitent. Un peu commes les lycantrophes de Stephenie Meyer (mais pour ce que je me souviens de la saga Twilight, hein...).

Ces meutes, il en existe plusieurs aux Etats-Unis (plus d'espace qu'en Europe et le paysage est plus approprié j'imagine, il suffit de voir le Montana), ces meutes ont des lois lupines, un système politique. Des lois qui deviennent assez strictes par le temps qui passe : interdiction de se marier avec des humains pour préserver le don, même Indiana qui n'est pas un loup se voit interdire de tomber amoureux d'une humaine : il est le seul héritier du chef de la meute et doit donc épouser une louve ! J'ai trouvé ces lois assez tyranniques, on aurait dit que les loups étaient endoctrinés dès leur naissance, et ils ont une image assez négative des humains, suffit de voir la grand-mère Teller [ si la mère d'Indiana n'avait pas ce don de Rebrousse Temps, il aurait fallu la tuer sur le champs car elle aurait été inutile ! ], ces protagonistes de la meute sont dans un sens sympathiques (rien que Chuck que je prenais pour une brute mais qui se révèle être attachant) mais dans un autre sens... je les vois de façon négative, sur leurs idées, je suis mitigée notament sur les grands-parents Teller : ils sont protecteurs envers Indiana et aiment leur petit-fils, mais dans le sens où il est leur seul et unique héritier et qu'il faudra bien qu'à son tour il soit chef de meute.

Alors oui il y a cette deception qu'il n'est pas lycantrophe, d'autant plus qu'il est le seul héritier Teller, mais ils ont eu cet espoir qu'il soit quand même loup alors ils ont laissé Indiana se faire battre par ses camarades loups juste pour voir si des possibles pouvoirs de loups allaient se manifester. Et puis cette interdiction de ne pas fréquenter des humains... pourtant ils aiment Indiana... ils ont, toute la meute, ce non-respect pour les humains mais Indiana n'est pas qu'un simple humain. D'accord, il est rebrousse-temps comme sa mère, mais j'ai trouvé bizarre le fait que : ok, il est pas loup... mais pourquoi a-t-il quand même des caractéristiques lupines comme la voix de l'Alpha ? J'aurais aussi aimé que son pouvoir de Rebrousse-Temps soit plus présent et plus exploité dans ce tome... enfin, j'imagine qu'on en saura plus par la suite...

Je me suis vite attachée à Indiana, il est drôle, simple, simple humain mais qui tâche de survivre dans un monde de loups et à force de vivre avec des loups-garous, il attrappe quelques reflexes donc ça fait un peu bizarre quand il entre à l'université avec des humains et c'est là où l'on voit le contraste entre le monde lupin et humain : chez les loups, Indiana est lent et faible mais pour les humains il est rapide et agile (faut dire que l'entraînement d'Axel y est aussi pour beaucoup). Mais je n'ai eu aucun mal à m'attacher tout de suite à Indiana, un peu trop même car je ne me suis pas attachée aux autres personnages, à part le semi Axel qui est comme la figure de l'ami paternaliste, la figure du grand-frère protecteur pour Indiana, j'espère qu'on le reverra par la suite ! ; ainsi que le loup-garou Chuck, puis peut-être Tyler qui, s'il est un fils à papa, un fils de riche, pourrait être prometteur surtout depuis la fin du roman, intéressant et ambigü. Mais j'ai eu l'impression qu'Indiana dominait plus le roman et donc, pas le temps de s'attacher aux autres personnages, ou du moins qu'à part Axel et Chuck, il m'a semblé être le seul personnage suffisament sympathique et prometteur. Je n'ai pas aimé Katerina aussi, certes elle est toute gentille mais bien niaise... et les déboires amoureux d'Indiana finissaient par devenir lassants et agaçants à la longue... et ne parlons même pas de Serafina, la garce avide de pouvoir par excellence, celle qui se croit le nombril du monde, la plus belle... donc tout ce romantisme à la bisounours, ça ne m'a pas attiré du tout. Indiana était un peu trop enthousiasme quand il était en mode 'fou amoureux'.

Mais, en oubliant les moments rose bonbon, j'ai aimé l'humour parfois sarcastique, gentiment moqueur. Suivre son chemin, ses pensées, ses sentiments, sa frustration de ne pas être loup puis devenir plus qu'un simple humain sans être loup. C'est un personnage intéressant à suivre dans son évolution, il s'affirme peu à peu, veut son indépendance et tient parfois tête à sa meute, fini le sans-poil qui se laissait faire ! Et même si je n'approuve pas toujours la meute des Teller, j'ai aimé l'environnement, les moeurs de la meute, des loups-garous comme des semis, en apprendre plus sur cet univers malgrè le mépris pour les humains.

Sont aussi mentionnés fées, vampires, sorciers et sorcières. De quoi promettre pas mal de rencontres surnaturelles par la suite, au fil des tomes... j'ai hâte de voir ce que l'auteur va en faire, si elle va s'éloigner des vampires/sorciers façon Tara Duncan. Donc tout ce folklore est intéressant et c'est ça en plus de quelques personnages (donc Indiana, Axel, Chuck et peut-être Nanny et Tyler car les autres m'ont laissé de marbre) qui m'a le plus plu dans ce roman car pour moi le dénouement était pas assez surprenant en soi, facile à deviner et que l'intrigue n'était pas assez palpitante à mon goût... les aventures n'étaient pas si extraordinaires que ça (enfin, je me fait vieille maintenant, je suis sûre que ça m'aurait plus chamboulé que ça si j'avais eu quelques années en moins), mais c'est fluide, ça se laisse lire et avec plaisir, les pages s'enchaînent sans difficultés, c'est agréable à lire et ça reste un tome bien sympathique malgrè les remarques que j'ai pû relever précédement...

Extrait :

Mes réactions lupines me trahissaient. J'avais donc à regret dû arrêter de renifler ma nourriture (Katerina avait failli s'étouffer), de haleter comme un imbécile, ou encore de retrousser les babines dès que je n'étais pas content. Ah, j'avais aussi dû apprendre à ne plus régir en un éclair dès qu'un objet volait vaguement dans ma direction et à ne pas l'attraper. Ben quoi, le réflexe de la baballe, vous n'avez jamais entendu parler ? Croyez-moi, pour un succédané de loup, vivre dans un endroit où les gens passent leur temps à s'envoyer des trucs, c'est très éprouvant.

Chapitre 10. L'eau de ses yeux.

mardi 12 juillet 2011

Cosmétique de l'ennemi - Amélie Nothomb.



Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. 

C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. 

C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas.




Dans ma tête, j'ai une liste des auteurs que je veux découvrir un jour, et j'avais toujours dans l'idée de découvrir Amélie Nothomb. Beaucoup critiquent la dame, ne serait-ce que par son look, mais personnellement, il y a un je-ne-sais-quoi chez elle qui attire et j'ai toujours voulu essayer un ou même plusieurs de ses écrits sans jamais le faire. C'est à présent chose faite !

Pour une première expérience, c'était réussi. L'auteure m'a bluffé, pourtant, rien ne le laissait présager au départ. C'est en avançant dans la lecture petit à petit pour arriver à la fin qui m'a époustouflé littéralement. C'est un livre littéralement et positivement machiavélique, un vrai casse-tête avec une longue conversation entre deux êtres opposés entre répliques cyniques et citations de personnalités célèbres, puis la peur finit par grimper, on tourne les pages sans s'en rendre compte pour enfin connaître le dénouement final. Ça risque d'être difficile de parler de ce livre sans révéler quoi que ce soit !

Dans un aéroport à Paris, Jérôme August, veuf, attend son vol direction Barcelone pour un voyage qu'il doit effectuer pour son travail. La voix sonore dans les micros annonce un retard pour son vol et c'est non sans un quelque agacement que Jérôme décide d'attendre, en lisant. Il est accosté par un inconnu nommé Textor Texel qui souhaite faire la conversation. Jérôme n'est pas d'humeur mais jamais son étrange voisin ne s'en formalisera, il lui parle encore et encore, de choses et d'autres, de sa vie puis s'installe une conversation quelque peu 'forcée' entre les deux hommes, une conversation... mortelle, étrange, dérangée. Un dialogue plein de cynisme, un humour noir ou ironique, des paroles vives, des citations. Cela peut paraître si simple mais cette écriture si simple a donné un roman brillant et surprenant, l'écriture devient originale, palpitante et entraînante.

Ces deux personnages sont entourés d'inconnus mais qui semblent ne pas exister car il n'y a que Jérôme August et Textor Texel qui dominent le roman, eux-mêmes sont des étrangers mais au fil des pages on apprendra bien plus, les deux personnages ne sont pas si éloignés qu'on pourrait le croire. Textor Texel se présente d'abord comme un inconnu bien gentil voulant faire la conversation même si son interlocuteur ne veut pas l'écouter, puis il finit par lui raconter une drôle d'histoire, une histoire dérangée, presque noire. Difficile vraiment d'aller plus loin sans tout révéler ! Cette conversation est comme un piège qui, doucement, se referme. Ce livre m'a rappelé des histoires de [spoiler] doubles maléfiques car Textor étant Jérôme est comme son autre lui, son alter ego maléfique qui a tué et tuera même son autre lui, c'est comme une douce folie, c'est comme les réflexions de Freud sur l'inconscient et ses désirs refoulés [/spoiler], j'ai souvent pensé à mes cours de philosophie, surtout quand on parlait de Freud.

Bien-sûr, l'un des désavantages du roman serait qu'on doit le lire d'une traite car il n'y a pas de pause, pas de chapitres, juste une conversation du début à sa fin. Heureusement le livre étant court, on ne passe pas plus d'une heure (environ) sur le bouquin, le récit étant majoritairement composé de dialogues entre les deux personnages. C'est tordu, c'est dérangé puisque Textor Texel fait de sombres révélations à Jérôme August alors qu'il avance dans le dialogue. Il y a une maîtrise de l'auteur entre ironie et humour sadique tout en amenant les lecteurs à des réflexions sur l'être, le conscient et l'inconscient et c'est pourquoi j'ai repensé à Freud, de tous les sujets durant mes cours de philosophie de mon année de Terminale L, j'ai surtout retenu Freud (si Monsieur R. me lisait, il serait exaspéré), et la fin était renversante bien que je finissais par m'en douter un peu, et d'un côté j'aurais aimé [spoiler] un vrai meurtrier de chair et d'os qui aurait choisi sa victime à l'avance, et non pas une partie de l'inconscient de la victime [/spoiler] et d'un côté non, étrange mais c'est comme ça, j'aime les deux idées après tout. Sans m'être attachée aux personnages, j'ai surtout aimé ce côté de l'histoire où l'on cherche la vérité sans jamais savoir où elle se trouve, le dialogue étrange mais prenant, les révélations sombres de la vie de Textor, les caractères forts et les références philosophiques.

Vraiment, pour un premier Nothomb, j'ai été conquise ! Bien-sûr je me rends bien compte qu'elle a un style spécial qu'on ne peut pas retrouver dans tous les romans qu'elle a écrit, que certains ont plu mais d'autres pas, mais je suis prête à renouveler l'expérience !


Cosmétique, l'homme se lissa les cheveux avec le plat de la main. Il fallait qu'il fût présentable afin de rencontrer sa victime dans les règles de l'art.

vendredi 8 juillet 2011

La Reine des lectrices - Alan Bennett.

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L'auteur :

 

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Alan Bennett, né le 09 mai 1934, est un romancier, acteur, dramaturge, scénariste et réalisateur anglais.






Quatrième de couverture :

Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne. à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.


Mon avis :

J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres et de la lecture (même si j'en ai lu que très peu jusqu'à présent), j'aime aussi la littérature anglaise, et les livres qui parlent de l'Angleterre et tout ce qui s'en rapproche en général, d'une façon ou d'une autre. Ce petit livre est assez connu sur la blogosphère, donc, suite au petit succès du livre, j'ai décidé de le lire à mon tour et de m'en faire ma propre opinion, sachant que le résumé, le titre et la couverture étaient accrocheurs.

Lire est bien le cadet des soucis d'Elisabeth, reine d'Angleterre, jusqu'au jour où elle se retrouve dans un bibliobus par un concours de circonstances qui l'ammène à emprunter un de leur livre par mesure de politesse. Elle se décide à le lire et le termine assez rapidement, conquise, elle retourne au bibliobus où un commis de cuisine, Norman Seakins, rencontré là-bas, deviendra son conseiller en matière de lecture. La reine se décide d'abord à lire les livres d'auteurs rencontrés ou coutoyés à un moment de sa vie pour finir par se mettre aux ouvrages de romanciers plus ardus. Et la Reine constate avec surprise tout le flot de sentiments qui naissent en elle par la lecture qui l'emmène dans diverses contrées. Elle lit sans s'arrêter, des découvertes littéraires en entraînant d'autres et ainsi de suite, à un point où la monarque britannique en vient à négliger ses devoirs et ses obligations de reine ; sa famille est déconcertée par cette passion si soudaine et tardive, et tout le palais n'approuve pas forçément cet intérêt soudain pour la lecture de Sa Majesté...

C'est un livre assez court (122 pages dans mon édition) qui nous entraîne dans le quotidien de la reine d'Angleterre, touchante mais un peu coincée qui, du haut de ses 85 ans, va se découvrir une occupation et même une passion tardive et soudaine pour les livres. L'idée de base est originale, aliée à une bonne dose d'humour bristish, j'ai beaucoup aimé. Certes ce n'est pas un coup de coeur, mais c'était une lecture très rafraichissante, originale, divertissante. En tant que lectrice et même accro à la lecture, je n'ai pû qu'aimer ce livre, les reflexions sur la lecture, j'ai partagé les sentiments de la reine alors qu'elle découvre les plaisirs et les joies de la lecture, ainsi que cette frustration qui est celle qu'on ne dispose pas assez de temps pour s'adonner à la lecture. Tant de livres dans le monde et si peu de temps ! La lecture est presque une chose infinie puisqu'en lisant un livre, celui-ci peut nous entraîner vers d'autres livres, une porte qui s'ouvre vers une autre et ainsi de suite et les journées ne sont pas assez longues pour que la Reine puisse lire autant qu'elle le voudrait.

J'ai aimé le choix du personnage : la reine d'Angleterre. C'est ce personnage célèbre, monarque de son état, qui découvre les joies de la lecture. D'abord déconcertée, elle entre avec beaucoup de plaisir dans cet univers, allant jusqu'à mettre à mal de protocole, négliger ses devoirs de reine pour avoir plus de temps pour lire : elle oublie d'inaugurer une piscine, elle arrive en retard aux cérémonies officielles, elle salue la foule depuis son carrosse, un livre sur les genoux... et cette passion tardive déconcerte son entourage, jusqu'à ses chiens qui attaquent chaque livre laissé à portée des canins, et même les gens qu'elle rencontre en leur demandant leur lecture du moment et ce qu'ils en pensent. Le livre étant de point de vue omniscient, il nous permet de savoir ce que pensent la reine et son entourage : Norman, le page qui l'a initié à la lecture ; les valets, son mari le Duc ; les hommes politiques tels que le Premier Ministre, le secrétaire particulier qui pensent que la Reine devient sénile. Il faut dire que cet intérêt soudain pour la lecture étonne et que cette nouvelle passion prend le dessus dans les préoccupations de la Reine, au-delà même des devoirs et du protocole. Et il y a cette ironie de l'auteur sur le protocole, sur Buckingham, sur le manque de sincérité et de spontanéité de ceux qui habitent le palais, sur les écrivains et leurs états d'âmes, sur les chefs d'états (l'auteur annonçe la couleur en parlant tout de suite dès la première page du Président de la République Française...), le tout avec des effets de chute assez inattendus.

Outre l'humour so british et l'ironie de Alan Bennett, nous avons de belles réfléxions sur la lecture, sur le pouvoirs des livres et sa place dans notre société actuelle. Parfois, la lecture a une place si peu importante dans nos vies selon les personnes, et s'y consacrer avec autant de passion comme le fait la Reine déconcerte les gens. Tout ce qui est dit sur la lecture est vrai, beau, touchant. La Reine d'Angleterre, cette personnalité si connue mais si inaccessible nous est rendue touchante, sympathique, ouverte. Avec un sens de l'humour solide et une capacité à (légèrement) manquer ses devoirs. On peut s'identifier à elle grâce à ses reflexions sur la lecture. Elle découvre d'abord, puis devient comme qui dirait... accro. Puis vient le jour où être une simple lectrice ne lui suffit plus et où elle veut devenir auteur. Être active et donner à son tour du plaisir aux lecteurs à travers un livre. Ce portrait de la reine Elisabeth est à l'opposé de l'image qu'on se fait d'elle de manière générale.

Ce roman est sans chapitre, mais fluide, facile à lire, l'humour présent est très appréçié. Loin d'être un coup de coeur, c'est un bon livre divertissant, frais, drôle et touchant offrant de belles reflexions sur la lecture. Et je n'ai pû m'empêcher de me demander si : 1) La reine aime-t-elle lire dans la réalité ? et en plus de cela 2) a-t-elle lu ce livre et qu'en a-t-elle pensé ?

Extrait :

Au début, il est vrai, elle lisait avec émotion mais non sans un certain malaise. La perspective infinie des livres la déconcertait et elle ne savait pas comment la surmonter. Il n'y avait aucun système dans sa manière de lire, un ouvrage en amenait un autre et elle en lisait souvent deux ou trois en même temps. Elle avait franchi l'étape suivante en se mettant à prendre des notes : depuis, elle lisait toujours un crayon à la main, moins pour résumer l'ouvrage que pour recopier certains passages qui l'avaient particulièrement frappée. Ce fut seulement au bout d'un an de cette pratique qu'elle se risqua, non sans hésitation, à noter de temps à autre une réflexion de son cru. 'Je perçois la littérature comme une immense contrée, inscrivit-elle un jour : je me suis mise en route vers ses confins les plus extrêmes, en sachant que je ne les atteindrai jamais.'.

Anita Blake (T.3) Le cirque des damnés - Laurell K. Hamilton.

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Articles connexes :

- Anita Blake (T.1) Plaisirs coupables.
- Anita Blake (T.2) Le cadavre rieur.
- Anita Blake (T.4) Lunatic Café.
- Anita Blake (T.5) Le squelette sanglant.




Emprunt médiathèque.

/ ! \ Fang's addict challenge / ! \




Quatrième de couverture :

Je vous le dis franchement : je stresse! Nous vivons vraiment clans un univers IM-PI-TOYABLE ! Prenez par exemple Jean-Claude, propriétaire, entre autres, du Cirque des Damnés, une boîte branchée des plus rentables. Eh bien, il n'est entouré que de gens qui veulent soit lui faire la peau, soit prendre sa place, voire les deux. Tous des vampires, bien sûr, avec des dents qui rayent le parquet. Vous me direz que, même s'il a le sens de l'humour, J.-C., lui aussi est un vampire et que sa principale ambition semble être de faire de moi son esclave. Peut-être finalement devrais-je laisser les loups-garous et autres se dévorer entre eux. Et plutôt me consacrer à empêcher mes chers zombies de nuire...


Mon avis :

Depuis ma lecture du second tome, j'étais encore d'humeur à lire Anita Blake, alors autant en profiter tant que j'en ai pas encore marre. J'ai donc lu les tomes deux et trois à la suite pour mieux faire passer la pillule. Autant profiter d'Anita Blake avant que ça me lasse. J'ignore si je suis encore d'humeur pour le quatrième tome, sachant que j'ai encore quatre autres livres empruntés à lire et que je ne dois pas retourner à la médiathèque avant fin-Juillet... on verra bien.

Dans cette troisième aventure, Anita Blake est appellée pour une affaire de meurtre où le cadavre aurait été la malheureuse victime d'un vampire ou même de plusieurs suite à de nombreuses traces de dentitions sur les morsures de vampires, peut-être est-ce l'oeuvre d'un maître vampire renégat et/ou sauvage accompagné de sa meute. Peut-être dans le but de narguer le maître vampire de la ville, car en effet il y a beaucoup de conspirations naissantes autour du maître-vampire Jean-Claude. Un maître vampire ou plusieurs chercheraient à prendre sa place et dans le métier de maître-vampire, on ne quitte son poste que si l'on est tué. Et tandis qu'Anita se débarrasserait volontiers de Jean-Claude, elle ne fait pas confiance au maître-vampire qui se présente à elle, ce Alejandro ; et pour Jean-Claude, elle est déchirée entre deux sentiments contradictoires...

Dans l'ensemble, je dirais que c'était encore un tome satisfaisant. Je ne l'ai jamais dit je pense, mais il y a cette chose au sujet des couvertures : ok, elles sont plutôt jolies, mais j'ai un peu honte de trimbaler un livre d'Anita Blake en public car il y a un petit quelque chose qui fait... limite porno. C'est drôle, la réactions des gens en voyant une femme presque nue pour le haut, ou de voir un serpent enroulé autour d'une jambe nue. Mais sinon, pour le moment avec trois tomes lus, j'appréçie encore la série Anita Blake, esperons que ça continuera par la suite. C'est vraiment une lecture pas prise de tête, de la bonne bit-lit... et un titre de plus pour le challenge Fang's addict xD.

Commençons déjà par les points noirs : depuis le tome deux, nous avons encore des mentions sur les Nike d'Anita, si c'est moins présent dans ce tome, nous en avons encore. Anita Blake et ses nike blanches à virgule bleue mais il faudra mettre les noires pour les scènes de crimes parce qu'il risque d'y avoir du sang. Ce n'est qu'un détail bien-sûr, mais je vois vraiment ça comme de la publicité, et j'en vois déjà suffisament à la télévision, si en plus il faut que j'en retrouve dans mes lectures... Ensuite, il y a ces répétitions qui finissent par devenir lassantes au boût d'un moment, notamment les 'Mon Dieu' ou sa variante 'Mon Dieu, faites que...', quand ce n'est pas 'Le grand Noir', 'La Noire', en désignant une personne afro-américaine, pour moi c'est un terme un peu has been et limite insultant. L'auteur aurait pû varier un peu, et aussi faire ses comparaisons autrement. Il y a trop de comparaisons et certaines sont assez... bizarres pour moi, genre 'Sa voix était aussi merveilleuse, claire et brillante comme un matin de noël.', certes c'est une phrase tournée joliment mais comment peut-on comparer une voix à un matin de noël ? Enfin, je le redis, ce ne sont que des détails, des détails que j'ai remarqué et que d'autres choisiront d'ignorer...

Il y a encore trop d'action au niveau de la fin et Anita est toujours comme une Super Woman, mais personnellement ça ne me gêne pas encore. C'est de la littérature américaine et de la bit-lit après tout, il faut bien s'y habituer... Le récit reste très vivant, on a pas le temps de s'ennuyer, j'ai fini ce tome assez rapidement après tout, même après un début de lecture long. Mais l'histoire reste toujours aussi intéressante. Au niveau des personnages, notamment, nous sommes gâtés : Edward, le chasseur de prime, fait son retour pour quelques scènes. Je l'aimais déjà dans le tome un et j'ai été ravie de le retrouver. C'est un homme efficace mais dangereux, Anita le compare à une panthère : elle peut se laisser caresser sans protester et donner l'impression d'être tranquille mais à tout moment, elle peut changer d'attitude et attaquer. Edward est un allié pour Anita mais il pourrait facilement devenir un ennemi, et un ennemi mortel en plus de cela, c'est vraiment un personnage intéressant, et j'aime les scènes avec lui et ses discutions avec Anita (surtout celle où Anita lui demande s'il serait intéressé pour tuer deux maîtres vampires et qu'il réplique que décidément, on s'ennuie jamais avec Anita). Vient ensuite Lawrence Kirkland, dit Larry, un jeune rouquin de 20 ans, nouveau réanimateur tout frais qu'Anita doit former. Il y a ce contraste entre le débutant et l'experte, Larry ayant suivi les cours de réanimation à la fac, il y a une sacrée différence une fois sur le terrain.

Ensuite... toujours le maître-vampire Jean-Claude, beau et irrésistible pour qui Anita nourrit des sentiments contradictoires, parfois j'aimerais vraiment qu'elle soit moins obstinée envers lui, moins têtue, moins fière. Elle le trouve sexy, adorable, si elle se le permettait, elle succomberait au vampire, mais elle joue les hard to get (elle se fait désirer, quoi), elle ne sait pas si elle l'aime ou pas, ça lui fait presque peur d'imaginer être amoureuse de lui, et puis c'est un vampire, un cadavre ambulant et n'a pas de coeur selon ses termes, et elle ne veut pas devenir sa servante humaine, elle préfère mourir plutôt que le devenir. Donc oui, elle trouve Jean-Claude adorable et sexy, mais des fois, elle aimerait bien se trouver loin de lui, d'être débarrassée de lui, mais elle ne veut pas le voir mort malgrè tout. Niveau sentimental d'ailleurs, l'auteur s'y penche un peu sur ce tome : Richard Zeeman, professeur de biologie et [ lycantrophe ] qui a un faible pour Anita qui finit par accepter un rendez-vous avec lui [ un rendez-vous qui tiendra lieu en quelques lignes, mentionné à la fin du livre, je commençais à croire que l'auteur avait oublié qu'Anita avait un rencard, noyée entre enquêtes et guéguerres entre maîtres-vampires et créatures surnaturelles ], néanmoins c'était nouveau et intéressant, cet aspect sentimental de la vie d'Anita, tant que ça prend pas une place plus importante que celle des enquêtes surnaturelles et que ça reste au second plan, ça me va. J'attends de voir comment va évoluer la relation Richard/Anita, surtout sachant que Jean-Claude a aussi des vues (depuis le premier tome) sur la jeune réanimatrice...

Les vampires ont une plus grande place dans ce roman, à un point où les enquêtes et meurtres surnaturels sont vite oubliés. Des maîtres vampires convoitent la place de Jean-Claude, ils contestent son autorité, et l'un d'entre eux voudrait un autre règne : s'il règne, il veut empêcher trop de reproduction de vampires et autorisera pour cela les humains à tuer les vampires trop faibles, trop bêtes et seuls les vampires les plus rusés, forts ou chanceux survivront. De ce points-là, le maître vampire et méchant de l'histoire, Alejandro, était intéressant, plus intéressant que son maître d'un million d'années Oliver. Les zombies sont donc laissés de côté pour les vampires, et quelques lycantrophes et une lamie. Un poil déçu donc que les meurtres et l'enquête surnaturelle soient vite terminés au profit des maîtres vampires qui se défient, j'ai l'impression que les deux meurtres n'étaient qu'un pretexte pour parler de cette querelle vampirique. A part ça, les scènes avec Jean-Claude, et en particulier les rêves qu'Anita a avec Jean-Claude, sont savoureuses.

Toujours malgrè les points noirs cités plus haut, c'était un bon tome, un agréable moment de lecture passé avec Anita Blake, un tome peut-être moins bon que les précédents mais toujours aussi abordable et agréable à lire.

Extrait :

- Quelle heure est-il ? demandai-je.
- Trois heures.
- Et merde !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- C'est mon rencard.
- Ne me dis pas que tu sors avec quelqu'un ?
Je fronçai les sourcils.
- Ca n'a rien de si étonnant.
Edward se leva.
- Je vais lui ouvrir pendant que tu t'habilles.
- Sois gentil avec lui, tu veux ?
- Gentil, moi ?
- Bon, contente-toi de ne pas lui tirer dessus.
- Je crois que je peux faire ça
.

Chapitre 41.